A quelques semaines- trois exactement – de la date limite de publication des résultats annuels, la Société Métallurgique d'Imiter (SMI) n'ayant toujours pas publié ses résultats, c'est l'équipe analyses et recherches Attijari Intermédiation, société de bourse d'Attijariwafa bank, qui prend le relais en publiant des prévisions révisées à la baisse des résultats annuels de la minière. Affectée par des difficultés d'approvisionnement en eaux industrielles depuis le mois de septembre 2011, selon un communiqué de SMI. « Cette situation a impacté le rythme de production de l'usine de traitement d'environ 40 % de sa capacité nominale ». En conséquence, les analystes d'Attijari Intermédiation estiment le manque à gagner en termes de production à 30 tonnes d'argent métal, soit une baisse de 13 % par rapport à l'estimation initiale de 230 tonnes produites. En valeur, les 30 tonnes correspondraient à 276 millions de dirhams. Par ailleurs, l'impact lié à l'ajustement du cours moyen de l'argent en 2011, passant de 36 dollars l'once à 35,3 dollars l'once, implique un manque à gagner marginal d'environ 8 millions de dirhams. Le manque à gagner global pour la SMI, s'élève donc à 284 millions de dirhams en termes de revenus et à environ 152 millions de dirhams en termes de cash flow. Au final, la croissance du chiffre d'affaires s'établirait à 17,6 % contre 55,9 % initialement prévue pour se chiffrer à 870 millions de DH au lieu de 1 154 millions de DH prévue initialement. De même, l'augmentation du résultat d'exploitation se réduirait à 58,6 % à 451 millions de dirhams contre 136,3 % à 671 millions de dirhams initialement prévue. Résultat du compte: le bénéfice net serait de l'ordre de 361 millions de dirhams, en hausse de 63,2 %, au lieu de 541 millions de dirhams, en progression de 144,8 %, ce qui était initialement prévu. Valeur solide D'après les analystes toujours, cette situation impacterait naturellement le dividende de l'opérateur en 2011. Celui-ci devrait passer de 263 DH par action à 175 DH, soit un rendement de 4,8 % par rapport à un cours du titre de 3 650 DH. En dépit de ce repli des résultats prévus, qui aurait dû avoir un impact sur la valorisation de la minière, les analystes demeurent confiants quant à « la valeur de la mine d'Imiter en tant qu'Actif ». En effet, « l'activité minière est aujourd'hui davantage évaluée sur la base des réserves que sur celle des cash-flows prévisionnels », soulignent-ils. Avant de préciser que dans ce contexte, « la valeur fondamentale de la SMI n'est pas significativement impactée par cette baisse de la production, dans la mesure où celle-ci ne s'inscrirait pas sur le moyen terme ». Les difficultés que connaît aujourd'hui la SMI, n'est que la traduction du risque social qui pèse sur l'ensemble des opérateurs miniers du monde, particulièrement dans le contexte actuel, concluent les analystes. En effet, « nous constatons que durant les phases haussières des cours des métaux, les tensions sociales au sein et aux alentours des sites miniers deviennent récurrentes. Cette situation entraîne généralement des dysfonctionnements en termes de régularité de la production ». La couverture, encore une entrave En 2011, la SMI s'est engagée à livrer 150,6 T d'argent à un cours de couverture de 11,12$/once, soit un revenu sécurisé de 426,4 millions de DH, en hausse de 6,6 % par rapport au chiffre d'affaire couvert de 2010. La partie non couverte même si elle est minime, elle contribuerait à plus de 90 % de la croissance des résultats de la SMI en 2011, d'après Attijari Intermédiation. Avec une production prévisionnelle estimée actuellement à 200 tonne, la quantité libre de tout engagement se chiffre à 49,3 tonnes, soit seulement le ¼ de la production en 2011. Le cours moyen de l'argent en 2011 étant de l'ordre de 353,5 dollars l'once, le chiffre d'affaires généré du ¼ de la production devrait être de l'ordre de 444,6 millions de DH.