La récente réunion du gouverneur des arrondissements de Ben M'sik, tenue le 28 février au siège administratif de la préfecture, a été essentiellement axée sur le phénomène de l'habitat insalubre, avec comme ordre du jour « la lutte contre l'habitat insalubre, son influence négative sur l'architecture urbanistique et sa menace pour la sécurité des citoyens ». « Le phénomène est toujours là. Mais moins présent qu'auparavant. C'est déjà louable pour nous tous, sauf qu'il faut veiller à la destruction totale de ce fléau », a expliqué le gouverneur de Ben M'sik, Mustapha Khidri. Ce dernier, pour venir à terme au fléau et réussir cette délicate mission, se devait d'impliquer l'ensemble de l'autorité administrative et judiciaire : le procureur du roi près du tribunal de Première instance, les responsables de sécurité, les chefs d'arrondissements urbains de Ben M'sik et ceux des annexes administratives, le représentant de l'Agence urbaine du Grand Casablanca, le représentant du ministère de l'urbanisme et de la politique de la ville et enfin, des conseillers locaux de Ben M'sik et Sbata. Une loi à revoir Si Casablanca souffre énormément de l'habitat insalubre, Ben M'sik semble avoir surpassé ce fléau de société. La stratégie adoptée par la division de l'urbanisme n'est pas complexe, puisqu'il lui suffit juste de respecter les instructions de base. « L'arrondissement, l'agence urbaine, le ministère de l'habitat et les autorités locales effectuent quotidiennement un contrôle afin de ne laisser aucune occasion à ce type de construction. Ils consultent notamment les circulaires rapportant les appréciations des experts en la matière. D'ailleurs, il est primordial pour nous d'appliquer la loi 12/90 relative à l'urbanisme », nous explique Wafae Chafaï, chargée de la division de l'urbanisme à la préfecture de Ben Msik. Construction verticale : nouveau fléau ? La loi 12/90 relative à l'urbanisme dresse un schéma et un mode de construction à respecter dans n'importe quelle zone habitable au Maroc. Elle détermine minutieusement les distances à respecter, les hauteurs aussi mais surtout la qualité minimale requise pou une construction. Pour Wafae Chafaï, « cette loi ne parle pas de délit lorsqu'il s'agit d'habitat insalubre mais d'infraction sanctionnée par une amende à payer. Je pense que cette loi doit être révisée car elle ne criminalise pas ce dangereux phénomène. Les citoyens doivent être conscients de leur sécurité mais aussi de celle de leur voisinage… », nous révèle Chafaï. Si le secteur est régi par une loi qui réglemente les plus petits détails de la construction et de l'urbanisme en général, il y a parfois un non respect du plan d'aménagement prévu pour la région. Nous parlons dans ce cas d'une infraction au niveau des plans autorisés. « Le problème le plus récurrent à Ben M'sik reste celui de la construction verticale. C'est-à-dire la construction partielle sur le toit d'un bâtiment. Mais une fois détectée, les personnes qui s'approprient cet espace sont rapidement remises à terre », explique Chafaï. Ceci dit, les responsables de la préfecture des arrondissements de Ben M'sik se disent « apte à gérer » et à « abolir dans le moyen terme » cette « invasion » des toits. « Nous avons un tissu urbain parfaitement gérable. Nous avons même entamé depuis quelques années un nouveau programme de relogement qui a aboli à 99 % l'habitat insalubre à Ben M'sik. Petit bémol, il existe encore une zone connue pour ses bidonvilles mais elle est en voie de disparition. », rassure Chafaï.