Comment vous êtes-vous rencontrés ? Titukora (Arthur) et Yerko : on s'est rencontré, par pur hasard, en jouant dans la rue au park Guell à Barcelone, l'été dernier. Le directeur de ce festival, nous a ensuite croisés à Montpellier, où nous étions réunis, toujours dans la rue. Notre passion pour la kora lui a manifestement plu et il nous a proposé de venir jouer sur la scène de M'hamid El Ghizlane, durant cet évènement. Que vous inspire le Festival Internationale des Nomades ? On est vraiment très heureux de vivre ce festival. Il offre une réelle diversité, entre les différentes couleurs et influences musicales, grâce aux nombreux instruments, on comprend la culture de chaque groupe. Comment êtes-vous venu à la musique ? Titukora : Je joue de la musique depuis l'âge de douze ans, aujourd'hui j'en ai 23. Je suis ensuite arrivée à Marseille, où je n'ai plus cessé de pratiquer la kora. Yerko : Mon père est un musicien chilien, il joue de la guitare traditionnelle et je fais de la musique, depuis mes 4 ans. Je jouais plusieurs instruments, et il y a eu un moment, où j'ai eu envie de découvrir des sons différents de la partition occidentale. J'aimais particulièrement la harpe, et la kora qui est un instrument issu d'Afrique, me fascinait. J'ai également, participé à des documentaires dont la thématique évoquait la musique. Je jouais aussi, du flamenco, la kora permet en fait, d'aller vers d'autres instruments. Pourquoi avez-vous tous les deux été justement, marqués par la kora ? On a la même culture musicale et on admire de grands joueurs de kora, originaires d'Afrique, comme Ballaké Sissoko, Ali FarkaTouré, Ciamaron, Soussou & Maher Sissoko et enfin, Djeliba Baba, un grand professeur de kora. Quels autres instrument aimez-vous ? Titukora : La trompette. J'aime la puissance du cuivre, quand je l'entends, j'ai les poils des bras qui se hérissent, instantanément. Et j'adore Miles Davis. Yerko : J'aime la lyre classique, héritée de Grèce. L'autre instrument, que j'aime notamment, est la voix. Elle incarne à elle seule, une langue vivante, c'est pourquoi, il est très difficile de chanter. La musique reste un art universel, et la voix est finalement, le plus bel instrument. C'est votre première scène, est-ce un moment chargé d'émotion pour vous ? Oui, nous sommes de plus, entourés de musiciens exceptionnels et qui se succèdent tour à tour sur cette scène, attendus chaque soir, par les habitants. C'est vraiment un beau moment et un beau spectacle de partage et d'échange. Que vous apporte la musique ? Titukora : C'est ma raison de vivre. Yerko : Elle m'accompagne, au quotidien telle une personne. Et elle me permet de cultiver mon apprentissage de la vie et aussi, d'accroître ma sensibilité. Avez-vous un projet d'album ? Oui. Et nous allons participer à d'autres scènes, en France et en Espagne, c'est un bel accomplissement, depuis, notre rencontre. Mais, nous continuerons à jouer de la kora dans la rue, car la rue, c'est l'école de la vie. Nous n'avons de plus besoin de personnes pour y jouer, la musique est libre, et la rue est un formidable espace de visibilité. Cela représente, également, une belle façon de voyager. Preuve en est, notre présence ici, à M'hamid El Ghizlane. Nous tenons à saluer tous les artistes venus à nos côtés, car la musique mandane est exceptionnelle, et toutes les musiques, transmettent, avant tout une culture propre à un héritage, à une civilisation, à un pays.