En 2011, le montant des capitaux levés par les sociétés du capital investissement intervenant au Maroc a atteint 480 millions de dirhams. Soit un peu moins que la moitié de ceux mobilisés en 2010 (1,02 milliard de dirhams). Ce sont là les résultats du dernier rapport de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Certains pourraient croire que le capital investissement enregistrerait son plus mauvais exercice en 6 ans. Mais la vérité est ailleurs. En effet, cette différence, explique-t-on auprès de l'AMIC, résulte d'un paramètre non négligeable : « Les fonds levés sont investis sur une période d'environ cinq ans, la comparaison doit donc s'effectuer avec un décalage approximatif de cinq ans ». Le cumul des montants levés en 2006 et 2011 atteint ainsi près de 8 milliards de dirhams alors qu'il n'était que de 768 millions pour la période 2000-2005. Quant aux investissements réalisés, ils cumulent 3,3 milliards de dirhams, dénotant un différentiel significatif par rapport aux montants levés. Les gérants de fonds auraient donc, en plus, de la réserve. « Nous estimons à 3 milliards de dirhams le montant des fonds encore disponibles pour l'investissement », précise L'AMIC. Part grandissante des internationaux Autre paramètre important, la part grandissante des organismes de développement internationaux qui ont beaucoup plus levé de capitaux sur la période 2006-2011 qu'entre 2000 et 2005. Sur les deux périodes, la participation de ces organismes de développement s'est accrue de 11 points. Les plus grands investisseurs restent cependant les institutions financières, y compris les compagnies d'assurances, qui cumulaient 43% des investissements consentis par le capital investissement à fin 2011. La part des investisseurs étrangers, indicateur de confiance par excellence, a aussi progressé depuis 2006 pour atteindre 54% des fonds levés à la fin 2011. A fin 2011, la moitié des fonds intervenant sur le Maroc sont localisés à l'étranger, notamment à Maurice (26%), au Luxembourg (6%), en Ecosse (6%), en Espagne (5%) et en France (4%). Echéance des fonds de première génération Sur le plan qualitatif, les sociétés investies ont amélioré le taux de croissance de leur chiffre d'affaires (croissance de 19% en moyenne) depuis l'introduction des opérateurs de capital investissement dans leur capital. Jusqu'à fin 2011, le TRI moyen pondéré de l'ensemble du secteur, qui s'élève à 20% sur l'ensemble des sorties en 2011, s'inscrit en hausse de trois points par rapport à 2010. Les performances les plus fortes sont enregistrées dans des entreprises en phase de transmission (28%). Quant aux actes de désinvestissements, ils ont été au nombre de dix en 2011, ce qui s'explique par l'arrivée à échéance des fonds de première génération. La cession des titres cotés reste le moyen prépondérant de sortie en nombre et en valeur. Sur le plan des perspectives, en 2012, plus de la moitié des sociétés de gestion au Maroc (54%) comptent lever de nouveaux fonds. La majorité des ces sociétés s'est fixé comme objectif de procéder à la levée de fonds au cours du deuxième semestre de l'année en cours. Selon les projections, l'agroalimentaire, la santé, les services et les nouvelles technologies se partageront la part belle (près de 44%) de ce montant.