La date des élections législatives en Guinée divise opposition et gouvernement. Après le report du scrutin qui devait déjà initialement se tenir en décembre, les autorités guinéennes sont bien déterminées à l'organiser dans trois mois au plus. Une décision critiquée par les leaders de l'opposition qui estiment qu'ils n'ont pas été consultés. Le ministère de l'Administration et du Territoire a, en effet, prévu la tenue des législatives pour le mois de mai. « Nous sommes plutôt surpris d'entendre qu'une date a été fixée pour les élections. Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Administration du territoire de donner une telle date, mais de la commission électorale nationale indépendante de mettre en place un chronogramme qui devrait recenser les différentes étapes du processus électoral pour arriver à une date qui sera proposée au gouvernement. Alors, si ce travail a déjà été fait, apparemment nous n'en sommes pas informés », a expliqué Sidya Touré, leader de l'opposition guinéenne. Le dialogue national piétine Cette polémique vient encore s'ajouter au climat politique déjà marqué par de nombreux désaccords entre le président guinéen Alpha Condé et ses opposants, qui l'accusent notamment de diriger le pays de façon unilatérale. Le dialogue national, entamé au lendemain de la présidentielle en vue d'améliorer la situation qu'a connu le pays pendant des décennies de dictature, piétine également. À l'issue de la visite de deux jours d'une mission de l'Union Européenne qui s'est achevée, mercredi, Sean Doye, le chef de la délégation, a fait l'état des lieux sur l'avancement de la transition. « Ce n'est pas à nous de donner des leçons à la Guinée, mais en tant que partenaire, nous avons émis le souhait que ces élections réussissent. Que ce soit de vraies élections, avec la participation de tous pour permettre à la population entière de s'exprimer réellement, honnêtement et pleinement. C'est une occasion qu'il ne faut pas rater », a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Conakry.