Agé de 73 ans, le général à la retraite, Mohamed Lamari, est décédé hier matin d'un arrêt cardiaque, à Biskra, dans le Sud de l'Algérie. Né en 1939 à Alger, Mohamed Lamari a d'abord été commandant en chef des forces terrestres jusqu'en 1992, avant d'occuper le poste clé de chef d'état-major de l'armée nationale algérienne de 1993 à 2004. Homme fort du régime algérien, il a dirigé pendant les années 1990 la lutte contre le terrorisme, en prenant notamment en 1992 la tête d'un corps spécial antiterroriste de 15 000 hommes. Il a ensuite démissionné « pour raisons de santé » de son poste en août 2004, quatre mois après la réélection du président Bouteflika pour un second mandat. Sa démission a été considérée à l'époque comme une victoire du clan présidentiel dans la mesure où Mohamed Lamari s'était ouvertement opposé à un deuxième mandat du chef de l'Etat. Retiré de la scène politique depuis l'été 2004, l'homme a fait une brève réapparition le 12 février 2009, lors de l'annonce officielle de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 3e mandat avant de s'éclipser à nouveau. Le général Mohamed Lamari devrait être inhumé à Alger. Personnage imposant par sa carrure, homme au caractère ombrageux, Mohamed Lamari faisait partie de ce quarteron de généraux algériens : lui, Khaled Nezzar, Larbi Belkheir et Mohamed Mediene, dit « Toufik », qui ont fait et défaits les présidents depuis 1992, date de la démission du président Chadli Bendjedid au lendemain du processus électoral remporté par le FIS. Nouvelle distribution des cartes De ce quarteron de généraux aussi puissants qu'énigmatiques, seul Mohamed Mediene, patron du DRS, les services secrets, est encore en fonction. Larbi Belheir est décédé en janvier 2010 alors que Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense, a pris sa retraite depuis plusieurs années. Cette disparition augure une nouvelle distribution des cartes au sein du régime à l'heure où le pays s'apprête à renouveler ses députés et élire un nouveau président.