Taza renoue avec la tension. Après les incidents du 4 janvier, la ville a connu, dans l'après-midi du mercredi, une reprise des affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. « C'est l'arrestation, lundi, de quatre jeunes et d'un mineur qui a mis le feu à la poudrière ; des jeunes accusés d'avoir incendié des véhicules et volé du matériel de télécommunication de la police. Des accusations liées aux événements qu'a connus la ville, un mois auparavant», nous rapporte Mohamed Chbairi, président de la section locale de l'AMDH. Précipitation La réaction des familles des mis en cause, ne s'est pas fait attendre. «Il faut dire que l'attitude des autorités a nettement favorisé le déclenchement des échauffourées. Et pour cause, ces arrestations sont effectuées en toute illégalité : aucune convocation à la police, aucune consultation de l'avocat et sans aviser les familles que leurs enfants sont en détention provisoire et leur indiquer le lieu de leur incarcération», poursuit Chbairi. C'est justement ce dernier point qui a exacerbé davantage les tensions à Taza. Pour forcer les autorités à révéler l'endroit, les familles ont entrepris mardi des marches au tribunal de première instance, à la Cour d'appel et à la prison. Des sit-in sont également organisés devant le siège de la police. Ce climat de tension s'est poursuivi le mercredi avec à la clé des affrontements entre les jeunes du quartier El Koucha et les forces de l'ordre. Notre interlocuteur, à défaut d'informations exactes, évite d'avancer qu'il y ait eu des arrestations. La mobilisation des familles a eu raison du refus des autorités de révéler le lieu de détention des jeunes arrêtés lundi. « Mercredi vers 19 heures , après deux jours d'attente, les premières informations commencent à tomber. Le procureur instruit le dossier, il accorde la liberté provisoire aux mineurs et fixe la date de la première audience du procès : jeudi 2 février à 9 heures. Une audience qui a eu lieu comme prévu en présence d'un seul avocat, trois autres n'ont pu arriver à temps. Dans la précipitation, la cour a reporté l'affaire au 9 février et refusé d'accorder la liberté provisoire aux quatre détenus», nous explique Mohamed Chbairi, président de la section locale de l'AMDH. Autre incident : l'arrestation, vendredi dernier, de cinq jeunes ayant participé à des manifestations contre la fédération royale de football, survenues juste après la défaite du Onze national face à la sélection gabonaise. Une affaire qui est portée devant la justice. Le tribunal de première instance de la ville l'examinera le 8 février. C'est dire que les « ingrédients » d'un déclenchement éventuel d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre sont suffisamment présents.