La dette publique est la somme des engagements pris par l'Etat, financés par l'emprunt. Il s'agit d'un outil classique de gestion, répandu et nécessaire. Cependant, lorsque les entrées de l'Etat, fondées essentiellement sur la levée des impôts et des taxes, sont inférieures à ses dépenses, cela entraîne l'ap- parition du fameux déficit budgétaire, dont tout le monde s'accommode bon gré mal gré et que les efforts tentent de maintenir dans des fourchettes rai- sonnables. La crise économique et financière que le monde traverse, renchérissant les fi- nancements, oblige à prendre des mesures pour que le problème du déficit ne prenne pas des proportions bloquantes. Coincé entre le Bouthan (en 40e position) et les Seychelles (38e position), avec une dette estimée à 58,2 % du Produit intérieur brut (PIB), soit environ 20 milliards de dollars, le Maroc a plusieurs possibilités. Réduire les dépenses ou augmenter les recettes. Sachant que l'investissement public est le véritable moteur de la croissance et de la redistribution, rogner sur les grands projets serait suicidaire. Reste donc à renflouer les caisses de manière plus efficace, en élargissant l'assiette fiscale par exemple. Cela pose la question des montants à engager et de l'impact sur les citoyens, mais aussi et surtout, la question de la nécessaire compréhension des méca- nismes en jeu. Payer d'accord, mais surtout trouver une solution adaptée pour contenir cette hydre, en réfléchissant à une nouvelle manière de procéder. Les plans d'austérité ne sont pas une option, malgré le contexte de crise mon- diale. Le Maroc ne dispose pas des filets sociaux des pays occidentaux pour amortir le choc pour les plus fragiles. Reste à trouver le moyen de faire plus avec ce qui est sur la table, ce qui implique un effort de solidarité concret et une hiérarchisation pertinente des allocations.Autant de pistes que le ministre Baraka devra explorer en impliquant les par- tenaires privés qui détiennent une part importante de la solution.