Elles sont désormais connues ! « Elles », ce sont les huit sociétés cotées à la Bourse de Casablanca primées, lundi 30 janvier, par Vigeo et distinguées parmi les 40 importantes capitalisations de la place et labellisées RSE par la CGEM, que le spécialiste a noté sur leur responsabilité sociale. La présentation des «gagnantes» s'est faite selon un ordre alphabétique et non pas sur la base de la note obtenue «car nous ne voulons pas discriminer des sociétés». Ainsi, BMCE Bank, la BMCI, Centrale Laitière, Cosumar, Lafarge Ciments, Lydec, Managem et Maroc Telecom sont les sociétés les plus performantes en terme de responsabilité sociale «après l'analyse de 250 indicateurs recueillis à travers d'informations publiques, en plus de questions ciblées», souligne Fouad Benseddik, directeur des méthodes et des relations institutionnelles de Vigeo. La banque de Benjelloun s'est vue octroyée le trophée de la performance pour sa stratégie environnementale et sa contribution aux causes d'intérêt général. En effet, d'après Benseddik, la banque accorde prêt de 3 % de ses profits aux œuvres caritatives notamment en faveur de l'école et de la scolarisation des jeunes. La banque a fait certifié 300 de ses sites ISO 14 000. Elle intègre cette dimension dans ses taux de crédit, dans le choix de ses investissements et intègre également la protection de l'environnement. Elle est également signataire des grands accords sur le climat. La BMCI, filiale de BNP Paribas, s'est illustrée pour sa gestion des carrières, la formation qu'elle propose et la promotion de l'employabilité. La Centrale Laitière comme la Cosumar se sont distinguées par leur maîtrise du risque produit. Toutefois, Cosumar dépasse tout de même la Centrale Laitière par l'indépendance de son Conseil d'administration ainsi que son audit et contrôle de gestion. Lafarge pour son respect de la liberté syndicale, la promotion du droit de négociation collective et du dialogue social. Dans le même registre, la Lydec a été primée pour la prévention des discriminations et la promotion de l'égalité professionnelle. Managem de son côté, a eu son trophée pour sa promotion du dialogue social. Quant à Maroc Telecom, son trophée vient distinguer sa prévention de la corruption ainsi que sa contribution aux causes d'intérêt général. D'ailleurs, cette dernière prend en considération la réduction de la fracture numérique comme critère dans le calcul de la rémunération des dirigeants.Dans cette vague d'intérêt par les investisseurs et gestionnaires de fonds, cible principale de Vigeo, pour les pays émergents, l'agence de notation a estimé opportun de noter les sociétés de la place dans une approche proactive, «qui d'ailleurs ne concerne pas uniquement le royaume», souligne Benseddik. Initiative insufflée par SNI Par approche proactive, il faut entendre que pour l'heure aucun des clients de Vigeo n'a exprimé une demande pour s'enquérir des analyses des sociétés marocaines, sauf la holding royale, SNI, qui dans sa démarche de transformation en société d'investissement a affiché son intérêt en « encourageant ce travail ». Ce travail (que Vigeo fait pour l'ensemble des 2 500 entreprises qu'elle couvre par ses analyses) est jugé assez important car il quantifie des risques non assurables mais qui présente des conséquences considérables sur la vie d'une entreprise. C'est le cas de BP, la société pétrolière, de Tepco, gestionnaire de la station nucléaire Fukuchima, qui présentaient une image solide grâce à des performance financière, alors que du côté de Vigeo on s'alarmait sur la dimension de responsabilité sociale, notamment en terme de gestion des risques inhérents à ces activités, qui n'est pas respectée. La preuve en est les incidents environnementales que tout le monde connait. Critères d'analyse L'analyse des systèmes managériaux se fait selon trois critères déclinés en 9 angles élémentaires d'analyse. Il s'agit de la pertinence des politiques mesurée par la visibilité de l'engagement, la complétude de l'engagement et le portage de l'objectif. Le deuxième critère concerne la cohérence du déploiement notamment en terme de moyens, de couverture et de diffusion. Le troisième critère est l'efficacité des résultats à travers les indicateurs, le retour des parties prenantes et la réactivité des entreprises.