Le cadre est simple, familial, serait-on tenté de dire. Aucun faste et une discussion à bâtons rompus qui feraient presque oublier que l'hôte n'est autre que le ministre des Affaires étrangères. Accompagné de Youssef Amrani, son ministre délégué, ainsi que de Ali Achour son directeur de cabinet, Saad-Eddine El Othmani a insisté sur l'accueil exceptionnel qui lui a été réservé et a déroulé les décisions prises à l'issue de cette visite. Parmi les points évoqués, deux rencontres annuelles des deux ministres des Affaires étrangères, la perspective à court terme d'un sommet du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et de son homologue algérien, une première depuis 1994 et l'ouverture de plusieurs canaux pour élargir les bases du dialogue en impliquant le plus grand nombre d'acteurs de différents domaines. Au cours de cette rencontre, El Othmani a été reçu en tête-à-tête par le président Bouteflika pendant près de 90 minutes. Une occasion de faire passer les messages les plus importants sur la position et la volonté du Maroc dans sa politique de voisinage basée sur un désir clairement partagé d'aller de l'avant. A ce titre le ministre a estimé ne pas vouloir brusquer le cours des choses en faisant montre de patience tout en attendant des avancées dans un délai «raisonnable» tout en insistant sur la différence des priorités de part et d'autre. Si pour les Marocains, le Sahara et l'ouverture des frontières reviennent systématiquement dans les discussions, pour nos voisins, les doléances concernent davantage des questions comme celle des trafics en tous genres, en particulier de drogue et le dossier des expropriations d'Algériens au début des années 70 (qui concerne environ 273 personnes). Hillary Clinton à Rabat Cette invitation a permis à El Othmani d'évoquer d'autres thèmes comme celui de la répartition des rôles avec son ministre délégué, avec lequel il travaille «sans partage des domaines» et en symbiose, animés tous les deux de la même volonté de faire porter la voix du Maroc de manière efficace. Revenant sur la question de l'Union Africaine dont le Maroc a claqué la porte le 12 novembre 1984, Youssef Amrani a insisté sur l'importance pour le Maroc de son ancrage africain et des relations privilégiées avec la grande majorité des pays du continent où notre pays rayonne sur le plan économique et politique.L'Europe a bien entendu été évoquée, et pas seulement à propos du blocage des accords agricole et de pêche, mais aussi en tant que partenaire privilégié incontournable, tout comme les relations de Rabat avec le Conseil consultatif du Golfe, la visite prochaine d'Hlilary Clinton ou celle prévue dans les semaines qui viennent à Nouakchott. L'intérêt de ce genre de réunion, qui espérons- le, se renouvellera régulièrement, permet de mesurer les efforts réalisés ainsi que les difficultés et de maintenir les citoyens au plus près des décisions prises en leur nom.