C'est Rabat qui a ouvert la marche de la série de forums régionaux organisée conjointement par la direction générale des collectivités générales et l'USAID. Au même titre que ceux de Fès et El Jadida qui suivront, le forum de Rabat qui s'est tenu jeudi dernier, était destiné aux élus locaux de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Objectif, faire connaître aux élus locaux leurs nouvelles attributions, la nouvelle Constitution marquant le renforcement du leadership local et régional. Même si l'effectivité concrète du texte n'est pas encore installée. « La nouvelle Constitution a donné une nouvelle lecture au rôle de l'Etat. Les collectivités locales doivent être indépendantes du côté administratif et financier », s'est exclamé à l'occasion Abdelouahed Ourzik, directeur des affaires juridiques, des études, de la documentation et de la coopération au ministère de l'Intérieur. « L'Etat intervient toujours pour le financement des grands chantiers, comme pour l'aménagement de la vallée du Bouregreg pour le cas de Rabat. Tout cela joue contre la décentralisation », ajoute-t-il. Pour lui, la région est la base de l'organisation administrative du pays. Pour cela, il faut mettre à leur disposition les ressources nécessaires pour concrétiser leurs projets. Reddition des comptes Seulement, disposer des ressources pour financer des projets locaux ne suffit pas sans une reddition des comptes. Zineb Adaoui, présidente de la Cour régionale des comptes des régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et du Gharb-Chrarda-Bni Hssein, en a vu des vertes et des pas mûres. «Nous disposons de neuf centres régionaux, mais nous ne pouvons pas faire notre travail s'il n'y a pas de transparence. Il ne suffit pas de rendre compte. Il faut que le compte soit fiable», a-t-elle asséné aux élus locaux présents à la rencontre. «Il suffit qu'il y ait connivence entre une société, un ingénieur municipal, et un responsable de la commune, pour confectionner des bons de commandes fictifs», a-t-elle rappelé. Avant de dénoncer une politisation de l'impôt. «Le financement des élections ne doit pas se faire par l'intermédiaire de nos finances locales».L'importance de l'entraide et du travail en commun des communes, comme dans le cas du groupement Al Assima pour la gestion des transports urbains de la capitale, constitue également un point sur lequel se sont attardés les intervenants.