Saïd Ben Amar, actuellement à Dakar, est en pleins préparatifs de sa traversée vers la Guyane, pour sa participation à la course « Bouvet Guyane 2012 » dont le départ est prévu dimanche 29 janvier. Il sera le benjamin de la course, et le premier marocain, maghrébin, et arabe,à réaliser un tel exploit. Saïd Ben Amar : «C'est dans le cadre de cette traversée de l'Atlantique à la rame que je me suis intéressé à l'aviron océanique». Saïd Ben Amar a 27 ans. Natif de la ville de Nador, il y a vécu jusqu'à l'obtention de son baccalauréat. Il part ensuite à Grenoble pour poursuivre ses études supérieures. Actuellement, il occupe un poste de chargé d'affaires dans l'éco-bâtiment et les énergies renouvelables.Comment un chargé d'affaires dans l'éco-bâtiment et les énergies renouvelables a-t-il fini par se lancer dans une traversée de l'Atlantique à la rame ? Comment ne pas aimer la mer quand on est marocain, avec face à nous, l'Atlantique et la méditerranée ?Lorsque j'habitais à Nador, j'étais très proche de la mer, été comme hiver. Mais je ne la connaissais que près des côtes. A mon arrivée en France en 2003, j'entendais parler à la radio de l'exploit de traversée de l'Atlantique à la rame réalisé par une femme (Maud Fontenoy). En 2005, elle a réalisé une autre traversée, cette fois-ci de l'océan Pacifique à la rame (7.300 km), traversée que j'ai suivie du début jusqu'à la fin. Depuis ce jour, l'envie de tenter de relever ce challenge n'a pas cessé de grandir. Aujourd'hui, c'est moi qui suis sur la ligne de départ. Dans quelle aventure allez-vous vous lancer ce dimanche 29 janvier ? Je compte traverser l'océan Atlantique à la rame, en solitaire, sans assistance ni escale. Un parcours de 4.700 Km (2.600 miles nautiques). Soit 45 jours de mer, pour rallier Dakar (Sénégal) à Cayenne (Guyane française). Le départ est prévu le dimanche 29 janvier à 10h du matin. Je ne suis pas un rameur professionnel, mais c'est dans le cadre de cette traversée de l'Atlantique à la rame que je me suis intéressé à l'aviron océanique. Pour effectuer cette traversée, il ne suffit pas de savoir ramer, il faut savoir naviguer, avoir un mental d'acier et une condition physique irréprochable. Pensez-vous posséder les atouts pour y arriver ? Je n'ai jamais réalisé une telle traversée, mais je pense avoir, aujourd'hui, les capacités physiques et mentales me permettant de relever ce défi. Pendant le montage de mon projet, j'ai eu la chance de rencontrer mon idole, Maud Fontenoy, qui a partagé avec moi son expérience. J'ai pu ainsi prendre un grand raccourci. Par la suite, j'ai bénéficié des conseils de la personne qui me loue son bateau (qui a deux traversées de l'Atlantique à la rame à son actif), sur le fonctionnement de son bateau, sur l'utilisation des instruments de navigation, la façon de réagir face aux dangers, comment se soigner, etc. Avez-vous peur ? Bien sûr que j'ai peur, comme tout être humain, mais ce que je sais faire le mieux c'est de bien contrôler ma peur et ne surtout pas paniquer face aux multiples dangers que je vais rencontrer. Sinon ça peut être fatal ! Avez-vous reçu plusieurs soutiens vous poussant à tenter l'aventure ? S'il s'agit certes d'une traversée en solitaire, un travail d'équipe extraordinaire a été réalisé pour que je sois aujourd'hui sur la ligne départ. Beaucoup d'amis ont donné de leur temps et de leur énergie, notamment pour le montage de ce projet. (formalisation des supports à la communication, montage d'une association, recherches de sponsors,…) Par ailleurs, il était hors de question que je parte sans la bénédiction de ma famille. Donc, j'ai tout un monde derrière moi, ce qui me donne et me donnera de la force pour venir à bout des 4.700 km qui séparent Dakar de Cayenne. Ma grande fierté est de porter le drapeau marocain ! Cette course fera de moi, à la fois le premier marocain, maghrébin, et citoyen monde arabe à réaliser un tel exploit.