Le chef du gouvernement a fait sa déclaration au Parlement et les réactions ne se sont pas fait attendre. Critiques sur le fond mais aussi et parfois surtout sur la forme, les remarques soulevées doivent être triées pour se focaliser sur la dimension constructive de toute observation.En dehors de quelques sorties aussi percutantes que l'anonymat de leurs auteurs, la mise en perspective des propositions d'Abdelilah Benkirane est saine et utile. Elle entre dans le cadre du bon fonctionnement de la démocratie à laquelle nous aspirons tous. Un rapide tour des différentes chancelleries et de la presse internationale donne le ton sur la perception de ce gouvernement, d'un genre nouveau, en s'accordant sur la nécessité de lui laisser le temps avant de porter un jugement sur son action, plutôt que de se livrer à des procès d'intention. Pour que ce dialogue soit profitable, une fois le temps de l'analyse passé, les partis de l'opposition devraient réfléchir à une déclaration de politique « souhaitée » pour servir de contrepoids à la proposition gouvernementale.Nous pourrions avoir autant de déclarations que de partis ou une déclaration commune à certains partis, unis autour d'une même vision, lesquelles déclarations pourraient s'articuler autour de deux parties distinctes. Une première où les mesures proposées seraient jugées, si possible sans a priori. Dans ce chapitre, les pistes proposées par le chef du gouvernement pourraient être mesurées, critiquées et évaluées par des experts plutôt que par des idéologues. Dans la seconde partie, des propositions pourraient être émises, qui seraient à leur tour discutées sur la place publique et, pourquoi pas, mises à la disposition de l'équipe aux commandes si elles s'avéraient utiles. L'objectif ultime, faut-il le rappeler, est de donner à tout le pays les moyens et les outils pour nous développer, au niveau individuel et national, au niveau personnel et global. Tout comme il faut rappeler que le succès ou l'échec du gouvernement sera celui de tous.