En allouant 4,8 millions d'euros au Maroc, le Conseil de l'Europe envoie un signe positif supplémentaire à destination des pays du Sud de la Méditerranée. Cette enveloppe, destinée à promouvoir le développement de la démocratie dans la région, s'inscrit dans un vaste programme bénéficiant à notre pays pour la première tranche, mais aussi à la Tunisie, qui devrait suivre et à la Jordanie qui est en pourparlers. Le 21 juin dernier, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) avait déjà accordé au Parlement marocain le statut de «partenaire pour la démocratie ». L'octroi de cette aide est une reconnaissance symboliquement forte du chemin parcouru, mais aussi un instrument de mesure de ce qui reste à faire, qui s'inscrit dans une évolution en douceur. En se focalisant sur la lutte contre la corruption et l'émergence de jeunes démocrates, les outils proposés, qui répondent à l'un des chantiers prioritaires du gouvernement Benkirane, contribueront à asseoir la volonté de progrès sur des thèmes sensibles auxquels sont attachés tous les Marocains. C'est dans ce sens qu'une délégation européenne fera le déplacement, courant février, pour lister les sujets où l'aide serait la plus efficace. Au lendemain de la visite de Saâd-Eddine EL Othmani à Alger, qui finira par déboucher sur un retour à la normale avec notre voisin, la volonté du Maroc de s'inscrire dans une démarche vertueuse se raffermit chaque jour davantage. Nul doute que les réformes entamées en Tunisie et au Maroc devraient, sauf accident majeur, porter leurs fruits et transpirer à travers les frontières politiques, pour mettre tous les pays de la région au même niveau. Tout ce qui permettra de maintenir le cap vers plus d'égalité, plus d'ouverture et plus d'intégration est donc à saluer. Ceci dit, les aides, de quelque montant qu'elles soient, ne valent rien sans vision ni volonté politique. Aujourd'hui, le gouvernement Benkirane est aux commandes sur la base de changements auxquels aspirent les Marocains. Pour que la mécanique fonctionne à plein régime, l'adhésion objective du plus grand nombre est une condition sine qua non.