A partir du 6 février prochain, Moncef Marzouki, le président tunisien entamera une visite qui le mènera en Algérie et au Maroc. Plaidant la patience et la raison auprès de ses concitoyens mais aussi auprès de la communauté internationale, Marzouki entend tirer bénéfice de la nouvelle donne à Tunis, pour mettre en place un partenariat concret, en particulier avec l'Algérie voisine où la zone frontalière entre les deux pays reste l'une des plus pauvres de la région.Avec le Maroc, nul doute que la position de Rabat pendant la période de turbulences qui a suivi la chute du lâche tyran Ben Ali, permettra de renforcer les relations entre les deux pays, en basant les efforts sur la complémentarité entre les deux pays, dans un cadre régional plus solide.Mais avant tout, le dirigeant tunisien, Maghrébin convaincu, pourrait réussir à relancer cette fameuse Union du Maghreb Arabe, en proposant un contour acceptable par l'ensemble des pays de la région, à commencer par l'Algérie. Comme annoncé par Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères algérien, l'UMA, telle qu'elle pourrait voir le jour, nécessiterait de nouvelles institutions et de nouveaux mécanismes et nul doute que cette assertion est partagées par toutes les chancelleries de la région.Ce serait là un cadeau important que l'on pourrait faire à la Tunisie et qui pourrait bénéficier à tous les pays concernés. Avec de nouveaux interlocuteurs du côté marocain et tunisien et une réunion de la diplomatie du Maghreb qui pourrait avoir lieu d'ici la fin du mois de février, le signal envoyé serait le bienvenu dans un contexte où l'année 2012 n'a pas encore trouvé son élan sur le plan international et, particulièrement, sur le volet économique.Au moment où l'Union pour la Méditerranée appelle aussi à une reconfiguration ou une mise à plat, comme le préconise Tahar Sioud, ancien ministre tunisien et négociateur des accords euro-tunisiens, l'émergence d'un pôle régional cohérent est une nécessité qu'aucun pays ne peut s'offrir le luxe de dénigrer.