Bien que le nombre d'introductions en bourse de sociétés de la région Mena ait fortement baissé en 2011, les perspectives pour 2012 restent prometteuses. Tour d'horizons. Après un début prometteur au cours des deux premiers trimestres de l'année 2011, l'activité des introductions en bourse dans la région Mena a dramatiquement chuté à mi-parcours, en raison des inquiétudes des investisseurs sur les questions de la dette souveraine en Europe et du déclassement par Standard & Poor de la note de crédit des Etats-Unis. Les marchés de capitaux dans la région ont ainsi levé 843,9 millions de dollars en 2011, en baisse de 69,3 %, comparativement, à 2,8 milliards de dollars l'année précédente. Ces indications sont tirées du rapport annuel d'Ernst & Young (E & Y) sur les principales tendances du marché des introductions en bourse en 2011. Ce rapport analyse aussi les perspectives de 2012. Commentant la performance des marchés de capitaux en 2011, Phil Gandier, responsable de transactions Advisory Services chez E & Y Mena, déclare : « Les entreprises ont adopté d'autres moyens de collecte de fonds au cours de l'année 2011, laquelle a été une autre année d'activité morose pour le marché des capitaux ». Et d'ajouter : « Le faible intérêt des investisseurs pour la région MENA a persisté, alors que les entreprises ont opté pour des financements islamiques tels que les sukuk, qui ont connu une année record, comme voie privilégiée pour la collecte de fonds ». Selon Gandier, les investisseurs et les émetteurs de la région on été inquiétés par la volatilité des marchés boursiers. Ces craintes devraient probablement se poursuivre durant le prochain trimestre. « Toutefois, le nombre annoncé d'introductions en bourse continue de croître à travers la région. Aujourd'hui, les conditions économiques et le moral des investisseurs s'améliorent, nous devrions assister à une vague d'introductions en bourse dans la région », note Gandier. « Aujourd'hui, les conditions économiques et le moral des investisseurs s'améliorent. » Reprise attendue en 2012 Poursuivant sur les perspectives de l'année 2012, Gandier explique que la clé de la reprise du marché des IPO réside essentiellement dans « la résolution rapide de la crise de la dette européenne, qui est susceptible d'avoir un effet stabilisateur sur le marché mondial des capitaux et de restaurer la confiance des investisseurs ». Une nouvelle configuration des marchés financiers s'installe actuellement. Une configuration où la volatilité persistante des marchés des obligations d'états et de l'économie mondiale oblige les investisseurs à se tourner vers les papiers d'entreprise, plus sûrs et rentables. Par ailleurs, beaucoup de sociétés à croissance rapide considèrent les introductions en bourse comme le meilleur moyen de lever des capitaux et de demeurer au cœur de leur stratégie de croissance. Reflétant la confiance croissante des investisseurs autour de la valeur des actions ainsi que la disposition des entreprises à faire appel aux marchés des capitaux, l'effectif des entreprises admises à la cotation boursière dans la région Mena devrait, à notre avis, connaître croissance notable en 2012.Même si les récentes turbulences en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont ébranlé les indices d'actions, effrayé les investisseurs et ralenti le rythme des nouvelles émissions, les investisseurs aspirent aujourd'hui à investir leur capital dans un marché d'actions en 2012, offrant encore un potentiel de croissance et des évaluations réalistes. L'Arabie Saoudite, leader des IPO L'Arabie saoudite se positionne en tête du classement de la région Mena en 2011, levant 460,5 millions de dollars à travers les IPO, suivie par les Emirats Arabes Unis, avec 271,3 millions, et Oman avec 63,9 millions. Le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et la Syrie ont été les seuls autres pays de la région à avoir vu des IPO en 2011, souligne le rapport d'E & Y. Dans l'ensemble, le secteur industriel et ainsi que celui de la finance sont ceux qui ont vu le plus grand nombre d'introductions en bourse (cinq introductions chacun), suivi par le secteur des télécommunications (deux IPO) et enfin ceux de l'immobilier, de la vente de détail et des services publics (une IPO chacun).