Des prières rogatoires sont prévues aujourd'hui à partir de dix heures sur l'ensemble du territoire. Les mosquées s'apprêtent à accueillir cet évènement. Détails sur le déroulement de cette opération. Les pluies tardent. Les agriculeurs s'inquiétent et craignent la sécheresse. Mais peut être doivent-ils garder leur calme. Des prières rogatoires sont prévues ce vendredi 6 janvier, dans toutes les mosquées du territoire. «L'information a été diffusée via les médias mais aussi via les lieux de prières, y compris dans les lieux les plus reculés», confirme Mouhcine Ikkoujim, membre du conseil des oulémas à Kenitra. La logistique est assurée par toutes les délégations du ministère des Habous et des affaires islamiques et les willayas. «Il s'agit de préparer les enceintes des mosquées et autres espaces de prières à accueillir ces prières rogatoires » , ajoute le même Mouhcine Ikkoujim. Rendez-vous donc ce vendredi à 10 heures du matin, avec au menu prières et psalmodie du Saint Coran. La dernière prière rogatoire au Maroc remonte à trois ans. Pour ceux qui n'ont jamais participé à cette action et qui aimeraient faire partie du groupe, il n'est pas inutile de rappeler les règles du jeu. «C'est un rite typiquement marocain» Selon plusieurs spécialistes de la question religieuse, la prière démarre toujours avec le discours de l'iman, est suivie de deux rakas et se termine avec des invocations adressées au créateur et durant lesquelles tous les fidèles l'implorent de les arroser d'un peu de pluie. Côté rituel, les enfants du msiid, ceux qui excellent le mieux dans la lecture du Coran, ouvrent le bal et dirigent le cortège des croyants en direction des lieux de prière. C'est ce que nous signale Jamila Moussali, la présidente du forum Azzahra du Parti justice et développement (PJD). «C'est un rite typiquement marocain», tient-elle d'ailleurs à souligner. D'autres coutumes ? «Oui, il y a certains hommes qui viennent les pieds nus et avec leurs jellabas à l'envers», déclare une source préférant garder l'anonymat. La prière dure une trentaine de minutes, mais ce que les gens semblent oublier c'est que prier ne suffit pas : «Il faut accomplir l'aumône et jeûner », déclare Mouhcine Ikkoujim. Les femmes ont aussi le droit d'être de la partie. «Cela se passe exactement de la même manière que pour les autres prières. Mais bien évidemment, les femmes ne se trouvent pas dans les même rangs que les hommes. Elles se retrouvent soit dans une pièce mitoyenne, soit derrière les hommes», souligne Jamila Moussali. Cette prière rogatoire est organisé, à un moment où les prévisions météo ont annoncé de la pluie pour les jours à venir. Est-ce une coïncidence ou une erreur de timming ? « L'un n'empêche pas l'autre», justifie une source au conseil des oulémas.