La douane vient de revoir l'ensemble de ses processus et se dote désormais d'une nouvelle stratégie pour la période 2011-2015 orientée clients. Objectif : pallier cette relation d'administrateur-administré et par ricochet améliorer son rendu. Soucieuse d'améliorer son rendu et de remplir sa triple mission de développeur des ressources fiscales du royaume, du renforcement de sa compétitivité à travers la favorisation de la circulation des biens et des marchandises, le tout en garantissant la protection des consommateurs et de la communauté internationale, l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII), a choisi pour sa stratégie 2011-2015 de se focaliser sur ses clients, opérateurs, institutionnels et particuliers. « Ce plan stratégique dessine une feuille de route claire et définit précisément quelles seront ses priorités sur cette période », souligne-t-on chez l'ADII. Du fret à faible risque, un degré plus élevé de sécurité, une amélioration des coûts de la chaîne logistique et bonne vigilance s'agissant du respect des législations et des réglementations vis-à-vis des douanes et des autres administrations, sont donc quelques uns des objectifs de l'administration. Engagements de l'ADII Par type de client, l'ADII s'engage à remplir un certain nombre d'engagements. En ce qui concerne les opérateurs économiques, quatre parmi ces derniers sont cités : simplifier les procédures pour fluidifier les échanges, garantir des conditions favorables à une concurrence loyale, assurer un accompagnement personnalisé aux entreprises et enfin améliorer l'efficacité du traitement des litiges. Si le premier engagement passe par la simplification des procédures de dédouanement à travers deux projets, le « circuit vert » et le « guichet unique » ou encore de la dématérialisation qui sont en cours de réalisation, le second point passe par le contrôle. S'inspirant du fisc, la douane opte elle aussi pour le ciblage. En effet, « le principe d'action sera de contrôler moins tout en ciblant mieux les opérations à risque », explique-t-on au sein de l'ADII. Ceci suppose de développer et de déployer un dispositif de renseignement et de gestion des risques ainsi qu'un renforcement de ses forces d'interventions. L'Afrique d'abord Du côté de ses partenaires institutionnels, la douane s'engage à contribuer plus activement à la définition et à la mise en œuvre des politiques publiques, à renforcer son positionnement international, notamment en Afrique, dans la région MENA mais aussi dans les instances internationales. Enfin, la douane s'engage à améliorer sa gouvernance en renforçant la politique de lutte contre la corruption, en professionnalisant le pilotage et la maîtrise des risques et la reconfiguration de l'action de l'ADII autour de ses métiers de base. Quant aux clients particuliers, les engagements de la douane à leur égard s'articulent autour de l'amélioration de l'accueil, de l'information des particuliers et le traitement de leurs réclamations et recommandations. De même, il est question d'améliorer les conditions de passage aux frontières à travers une organisation efficace des contrôles visant à fluidifier le passage en douane. Par ailleurs, l'autre volet concernant les particuliers concerne leur posture de consommateur. En effet, la douane s'engage à contribuer activement à la protection et la sécurité du consommateur en passant au peigne fin les marchandises et éliminer contrebande, contrefaçon, trafic de stupéfiant et en veillant au respect des normes. Zones de fragilité Les zones de fragilité relevées par les douaniers ainsi que les partenaires et clients : la qualité du service rendu aux clients externes est encore insuffisantes, l'organisation de l'ADII, notamment l'articulation entre services centraux et services extérieurs, manque encore d'efficacité et de réactivité pour permettre une application uniforme, transparente et rapide des procédures, partout dans le pays et quelles que soient les équipes en place. De même, la coopération avec les autres acteurs institutionnels manque parfois de cohérence, notamment aux frontières lors du processus de dédouanement, lors des négociations fiscales ou des accords internationaux ou encore lors des procédures en justice. Par ailleurs, et sur le plan interne, le capital humain douanier pourrait être mieux valorisé à travers la formation, l'élaboration de parcours de carrière, l'amélioration des conditions de travail,… Dates clés Selon le planning élaboré par la douane le début de l'année prochaine connaîtra la mise en œuvre du circuit vert, la mise en vigueur du plan d'actions issu du document conjoint entre le Maroc et l'Union européenne sur le statut avancé. L'année 2013 devra connaître, entre autres, la mise en place du guichet unique des formalités du commerce extérieur ainsi que la refonte du système de l'admission temporaire (AT) des véhicules. C'est là un grand chantier qu'a entamé la douane pour se restructurer.