La situation s'enlise en Syrie et la communauté internationale est toujours à la traîne. Les Etats-Unis et la France appellent l'ONU à sortir de son silence. Cinq mille morts et toujours rien. Même pas un mandat d'arrêt international contre le chef d'Etat syrien, Bashar el-Assad, qui se complait dans la barbarie orchestrée par son régime depuis dix mois déjà. La communauté internationale reste divisée sur le dossier alors que chaque jour, des dizaines de civils sont tués par les forces de sécurités à la solde du régime syrien. Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est, de nouveau, monté au créneau pour fustiger le manque de réaction appropriée de la communauté internationale. «Plus de 5 000 personnes sont mortes en Syrie. Cela ne peut plus durer. Au nom de l'humanité, il est temps pour la communauté internationale d'agir», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Ce même jour, au moins 23 personnes ont été tuées dans la province de Hama dans une série d'affrontements entre opposants, déserteurs de l'armée et soldats fidèles au président Bachar el-Assad. À Homs, ville contestataire située au centre du pays, au moins cinq civils ont été tués par l'armée selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Le régime multiplie les actes de torture et les incarcérations pour intimider ses opposants, d'après cette même source. «La situation est très inquiétante. J'espère que les Nations Unies seront capables de prendre des mesures concertées», a ajouté le secrétaire des Nations Unies lors de cette conférence de presse à New-York. Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité condamnant les exactions de Damas ont, jusque-là, échoué en raison des divergences de points de vue des cinq membres permanents du Conseil. Le peuple syrien laissé-pour-compte La Ligue arabe aussi semble ne pas avoir les cartes nécessaires en main pour jouer son rôle dans la crise, puisque, malgré ses nombreuses menaces, Damas poursuit sa répression en toute quiétude, comme si de rien n'était. «La communauté internationale doit trouver un moyen pour protéger les civils en Syrie», a souligné Bassma Kodmani, le porte-parole du Conseil National Syrien(CNS) qui tiendra son premier congrès du 16 au 18 décembre en Tunisie (Tunis). Laissé-pour-compte par une communauté internationale qui a du mal à accorder ses violons, le peuple, qui revendique sa liberté depuis dix mois, n'entend pas baisser les bras. Sur leur page Facebook, les militants pro-démocratie ont appelé les Syriens à poursuivre le mouvement de désobéissance civile lancée la semaine dernière dans les villes comme Deraa, Homs, Hama, Idleb et Douma. «La deuxième étape a commencé, nous allons fermer nos portables pendant quatre heures, les après-midi, bloquer les rues, aller au travail mais sans vraiment travailler », ont-ils écrit sur leur mur Facebook. La France, qui a été très active dans la crise libyenne, s'indigne de la passivité de la communauté internationale. «Le Conseil de sécurité est moralement responsable des souffrances du peuple syrien. Son silence est un scandale !», a affirmé à la presse, l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité, mardi.