Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont parvenus à une déclaration condamnant la répression en Syrie. C'est la première fois que la communauté internationale s'unit pour dénoncer les exactions du régime de Bashar el-Assad depuis le début des mouvements de contestation il y a plus de quatre mois. Le conseil de sécurité est parvenu, difficilement, à une déclaration, mercredi, pour condamner la répression en cours en Syrie. Les quinze membres du Conseil, aussi divisés soient-ils sur la question syrienne, ont fini par se mettre d'accord sur un texte condamnant la barbarie du régime du président Bashar el-Assad après trois jours de discussions très houleuses. Mais ce texte n'est qu'une simple déclaration et non une résolution. La communauté internationale n'est donc pas toujours prête à agir pour sauver le peuple syrien. Aux antipodes de la résolution, une déclaration n'a rien de contraignant et, par conséquent, le régime peut continuer à réprimer dans le sang. Le Liban, pays voisin de la Syrie, a catégoriquement refusé de participer à la déclaration finale du Conseil de sécurité. Selon le représentant libanais à l'ONU, « une condamnation du régime syrien pourrait être néfaste à son pays ». Mais, c'est surtout la Russie et la Chine qui ont entravé les discussions menaçant d'opposer le véto à toute condamnation. Toutefois, l'ex-puissance soviétique et l'empire du milieu ont finalement assoupli leur position en participant à la déclaration. Les deux pays redoutent en fait une intervention militaire de l'ONU en Syrie alors que l'exemple libyen n'est pas reluisant. Cependant, la déclaration condamne « les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de force contre les civils par les autorités syriennes ». Il aura donc fallu attendre plus de quatre mois pour que la communauté internationale puisse enfin réagir timidement. Selon l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, cette déclaration est un « message important et fort ». Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, a quant à lui salué «un tournant dans l'attitude de la communauté internationale». Même réaction de son homologue britannique William Hague qui a qualifié «d'inacceptable» la répression des autorités syriennes depuis le début du mouvement le 15 mars. Une chose est à présent sûre, c'est que cette division au sein de la communauté internationale profite amplement au régime syrien dans la mesure où Bashar el-Assad sait qu'il peut encore compter sur le soutien des Russes et des Chinois notamment. Et tant que cela continuera, le peuple syrien demeurera toujours victime de la machine à tuer de ses dirigeants.