Au moins 33 personnes, dont six enfants et adolescents, ont péri mardi en Syrie dans la répression menée par les forces du régime contre le mouvement de contestation, selon un nouveau bilan fourni mercredi par des militants. Une résolution de l'ONU, qualifiée de «contre-productive» par Pékin, a condamné cette répression sanglante et Abdullah Gül a affirmé mercredi que le régime était «arrivée à un point de non-retour». L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que 28 civils avaient été tués, pour la plupart à Homs (centre), un haut lieu de la contestation. Cinq militaires ayant fait défection ont été abattus par les forces de sécurité, selon l'OSDH. «28 morts civils ont été tués lors d'opérations de perquisitions et par des tirs indiscriminés à partir de barrages routiers tenus par des militaires; 11 ont péri à Homs (centre), six à Deraa (sud), six à Idleb (nord-ouest), trois à Deir Ezzor (est) et deux à Hama (centre)», a précisé l'organisation. Parmi les civils tués figurent aussi six enfants, a encore dit l'OSDH basée au Royaume Uni. Les cinq militaires qui ont fait défection ont été tués à Deraa et Homs, a-t-elle poursuivi. La répression du mouvement de contestation sans précédent contre le régime de Bachar al-Assad, qui secoue la Syrie depuis la mi-mars, a fait plus de 3.500 morts, selon l'ONU. Une initiative «contre-productive» La commission des droits de l'Homme de l'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une résolution condamnant la répression sanglante des manifestations en Syrie, les pays européens espérant que le Conseil de sécurité lui emboîtera le pas. La résolution adoptée par la commission des droits de l'Homme de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant la répression sanglante des manifestations en Syrie est une initiative «contre-productive», a affirmé mercredi Pékin, traditionnel soutien du régime de Damas. «Se servir d'une résolution pour faire pression sur d'autres pays est contre-productif», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. «Nous estimons qu'un dialogue constructif et la coopération sont le seul moyen de promouvoir et défendre les droits de l'Homme», a-t-il ajouté. Ces dernières semaines, Pékin a demandé à la Syrie de mettre en oeuvre le plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe, en se gardant bien de soutenir d'éventuelles sanctions contre le régime de Damas qui malgré ses engagements poursuit sa violente répression. Le point de non-retour ? Le président turc Abdullah Gül a affirmé mercredi à Londres que la Syrie, où le régime se livre à une répression sanglante des manifestations, était «arrivée à un point de non-retour». Le régime syrien «continue à utiliser la répression et la violence contre son propre peuple. La violence engendre la violence», a déclaré le président turc dans un discours à Londres où il est en visite d'Etat. «Malheureusement la Syrie est arrivée à un point de non-retour», a-t-il ajouté. Il a également souligné que «le sort de la Syrie est important pour la région tout entière». «Si cette lutte démocratique se définit sur des critères d'appartenance religieuse et ethnique, cela mènera toute la région au chaos et au bain de sang», a-t-il mis en garde. «Non seulement pour la Syrie mais aussi pour toute la région, nous avons la responsabilité de défendre l'intégrité territoriale et l'unité politique de tous les pays à tout prix», a-t-il également exhorté. La Turquie a adopté une position de fermeté contre son voisin et ancien allié. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté mardi le président syrien Bachar al-Assad à quitter le pouvoir pour éviter «davantage d'effusion de sang» dans le pays.