Les médias ont été conviés, mercredi matin à Casablanca, à assister à la présentation du programme commun du G8. Rien de nouveau mise à part une diatribe de Benatik contre les islamo-conservateurs. En matière de communication, le G8 y va fort. En l'espace d'une semaine, l'« Alliance pour la démocratie » a présenté pas moins de trois fois son programme électoral commun. Après la démonstration de force du RNI, samedi dernier à Skhirat – lorsque les compagnons de Mezouar ont expliqué leur programme électoral à leurs adhérents -, et la présentation des grandes lignes du programme, la semaine dernière à Casablanca, le même contenu a été représenté hier, mais cette fois par l'équipe ayant élaboré le programme. Le même slogan a été repris, à savoir « Une vision, 3 défis et 20 engagements ». Selon les cadres du G8, ce programme commun sera utilisé par l'ensemble des huit partis. Toutefois, l'ascendance du RNI sur les autres partis est évidente, le parti de la Colombe étant devenu la véritable locomotive de l'alliance. Concernant le contenu, les mêmes objectifs déployés auparavant ont été annoncés hier : un croissance annuelle moyenne de 6%, une inflation ne dépassant pas 3% et plus de 200 000 créations d'emplois par ans, dont 50 000 auto-employés. Un programme économique à cheval entre celui de l'Istiqlal, plus réaliste, et celui de PJD, beaucoup plus ambitieux. G8 vs PJD Ce qui a caractérisé la conférence d'hier est sans nul doute la diatribe de Abdelkrim Benatik envers les conservateurs du PJD, sans pour autant les citer. Le chef du Parti travailliste s'en est violemment pris à ceux « qui veulent cantonner la femme dans un rôle secondaire ». Benatik est allé jusqu'à comparer nos islamo-conservateurs à « ceux qui ont des relations avec les coupeurs de têtes en Algérie ». Cette attaque frontale contre les islamistes est survenue après une explication du leader travailliste sur l'utilité d'une alliance pré-électorale. Pour lui, « élaborer l'alliance du G8 avant les élections revient à montrer le vrai visage de l'alliance au citoyen marocain ». Et Benatik de rajouter:« attendre le résultat des élections pour former des alliances n'est qu'une manœuvre pour distribuer les portefeuilles ministériels ». Maintenant que le programme commun est fin prêt, la campagne électorale prévue pour la quinzaine précédent les élections promet d'être animée entre le G8 d'un côté et son ennemi déclaré, le PJD.