Dans un contexte marqué par le repositionnement des partis politiques dans le cadre des alliances, la Koutla s'est remise sur pied et compte tenir tête à l'alliance des quatre. Décidément, l'alliance RNI-MP-PAM-UC annoncée récemment, a eu le mérite d'insuffler une dynamique de polarisation au sein du champ partisan. En réaction à ce nouveau pôle libéral, la Koutla démocratique s'est ressaisie, donnant plus de clarté à la scène politique. A moins de deux mois des élections législatives, le parti de l'Istiqlal (PI), le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) ont fait renaître ce bloc de ses cendres. Après une série de réunions tenues ces dernières semaines, les instances dirigeantes de ces trois partis ont décidé, mercredi 28 septembre, de mettre en place des commissions de travail communes. Celles-ci ont été chargées «d'élaborer des initiatives et mesures à même de concrétiser les objectifs qu'elle se fixe sur le terrain, et renforcer les relations avec ses militants et l'ensemble des forces vives du pays imbues des valeurs de démocratie, de progrès et de justice sociale», souligne un communiqué conjoint de la Koutla. A l'heure où l'alliance des quatre a décidé de se présenter avec un programme commun mais n'a pas encore décidé au sujet des candidats communs, les membres de la Koutla sont allés encore plus loin. A l'ordre du jour des travaux des commissions de travail communes figure l'examen de la possibilité d'aborder les prochaines élections avec un programme électoral commun et même des candidats uniques symboliques. C'est ce qu'a affirmé à ALM Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). «Notre objectif est d'aborder ensemble sur la base d'un programme commun les prochaines élections et la période post-électorale», souligne le patron du parti du livre. «Les commissions mises en place travaillent sur une plate-forme programmatique et examinent la possibilité de prévoir des candidats commun symboliques», explique M. Benabdellah. «A partir du moment où le mode électoral actuel n'est pas favorable à la présentation de candidats en communs, nous essayons de voir dans quelle mesure nous pourrons présenter à titre symbolique des candidats uniques dans cinq ou six circonscriptions sur les 82 prévues», souligne-t-il. «Dans une circonscription de quatre sièges, par exemple, où les candidats des trois partis ont la capacité de remporter des sièges, ce sera bête de ne présenter qu'un candidat commun», précise M. Benabdellah. «Nous comptons travailler également ensemble dans la période post-électorale. Dans la mesure où la Koutla doit être présente dans toutes les formes gouvernementales qui vont se dégager des prochaines élections», conclut le SG du PPS. «La Koutla ne traduit pas un rapprochement tactique entre les trois partis, il s'agit d'une alliance stratégique. La Koutla a un rôle très important à jouer dans le cadre du processus actuel de réforme», précise Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif de l'Istiqlal. «Une fois les trois partis décideront de mettre en place un programme commun, on aura une meilleure visibilité au sujet des prochaines élections. Soit, les trois partis feront tous partie du prochain gouvernement, soit ils passeront tous au camp de l'opposition», indique-t-il. Contacté par ALM, Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a, pour sa part, gardé un ton moins optimiste. Le patron du parti de la rose a souligné qu'il est encore prématuré de parler d'une relance en bonne et due forme de la Koutla. «Les membres qui forment ces commissions de travail communes n'ont pas encore présenté leurs propositions. Donc, il est encore prématuré de parler de ce sujet. C'est le temps qui nous montrera quel sera l'avenir de la Koutla». Les instances dirigeantes des trois formations de la Koutla comptent passer dans les prochains jours à la vitesse supérieure au sujet de la coordination et le travail commun.