Un musée d'art moderne ouvrira ses portes à Tétouan, début 2012, en avance sur d'autres villes du royaume. La collection de 175 œuvres est déjà prête. La collection du musée d'art contemporain à Tétouan est fin prête. L'ouverture des portes aura lieu, selon les prévisions, en janvier prochain. Cette structure culturelle est installée dans un beau bâtiment de l'ancienne gare ferroviaire qui date du temps de laprésence espagnole. Le projet de sa transformation en musée remonte à 1998. « Quelques artistes-peintres de la ville, dont moi-même et Saâd Bencheffag, avons développé l'idée avant d'être soutenu quelques temps plus tard par l'Association Tétouan Smir et ensuite par le ministère de la Culture durant le mandat de Mohammed Achaari », confie Bouzid Bouabid, directeur du musée. Ce dernier précise dans ses déclarations au Soir échos que l'ensemble de la collection est déjà constitué; les œuvres, encadrées et le catalogue en cours de préparation. Du ministère au musée Le musée rassemble 175 œuvres et compte quatre salles d'exposition. Les futurs visiteurs du musée pourront découvrir dans la première salle des peintres de la période allant de 1945 à 1956. « C'est la partie du Protectorat espagnol », souligne le directeur. Les œuvres datées de cette période ont été retrouvées dans la délégation du ministère de l'Education nationale. « C'est simple, ces peintres étaient professeurs à l'école préparatoire de l'Ecole des beaux-arts de Tétouan, et plusieurs de leurs travaux se sont retrouvés à la délégation », souligne Bouzid Bouabid. Ces œuvres sont toujours la propriété du ministère mais elles ont été cédées au musée. « Les œuvres étaient dans un état lamentable. Nous avons signé un contrat avec la délégation pour disposer de ces tableaux, les restaurer et les garder dans la collection du musée » ajoute la même source. Le gouvernement de la Région autonome d'Andalousie est partenaire de ce projet muséal via un financement à hauteur de 15 millions de dirhams. Ces autorités ont, en outre, offert une bourse à Bouzid Bouabid pour une formation à la conservation des œuvres d'art. «J'ai moi même restauré tous les tableaux de la collection qui étaient délabrés. Cela a nécessité une année de travail », affirme le directeur du musée. La deuxième salle, abrite la collection « Peintres à la recherche d'identité » et regroupe des œuvres de la période allant de 1957 à 1979. « Ce sont les artistes qui avaient poursuivi leurs études à l'étranger et qui, à leur retour, voulaient montrer leurs recherches et affirmer leur propre identité », souligne Bouzid Bouabid. La troisième salle est réservée, quant à elle, aux peintres fondateurs de l'exposition du printemps. Une collection consacrée à la période 1979-1993. Elle regroupe des artistes du Maroc indépendant et qui ont oublié l'influence espagnole. L'exposition prévue au printemps a déjà été présentée à Tétouan et regroupait quatre artistes, dont Abdelkrim Ouazani, Ahmed Amrani et Habiba Bouhamou. Enfin, la quatrième et dernière salle d'exposition regroupe les nouvelles tendances de 1993 jusqu'à nos jours. « Ce sont des artistes de l'Ecole des beaux-arts de Tétouan qui ont intégré les nouvelles technologies », précise Bouzid Bouabid. On l'aura compris : dans le Musée d'art moderne de Tétouan, on n'honorera pas seulement la peinture, mais également l'art vidéo, la gravure et la sculpture. Un retard lié à un squat Le bâtiment de la gare ferroviaire de Tétouan appartenait au ministère des Travaux publics. Ce n'est qu'il y a quelques années qu'il a été cédé au ministère de la Culture. Le chantier de restauration et de réaménagement du bâtiment avait tardé a voir le jour à cause du squat de huit familles. « Il fallait reloger ses familles avant de prendre le bâtiment et d'y installer le musée d'art contemporain » souligne une source au ministère de la Culture.