Le parti de la Lampe a présenté, mardi soir à Rabat, son programme électoral baptisé « Pour un Maroc nouveau ». Il est basé sur une justice sociale où bonne gouvernance répond d'abord aux besoins des citoyens. Il ne prétend pas avoir une baguette magique, mais des objectifs bien précis. Le Parti de la justice et du développement (PJD) a encore volé la vedette à ses pairs en dévoilant son programme électoral, mardi 25 octobre à Rabat. « La bonne gouvernance » a servi de fil conducteur au PJD pour concevoir au bout de deux ans de travail ce qu'il qualifie de « contrat » envers les Marocains. « Il est temps que le peuple reprenne sa place, qu'il gouverne au lieu d'être gouverné », lance le secrétaire général du parti de la Lampe, Abdelilah Benkirane. A la bonne gouvernance s'ajoutera l'humanisation, les deux parents pauvres de la politique, selon le PJD. Le programme du PJD s'articule ainsi sur cinq axes. L'économie y a une bonne place, car le PJD veut en faire « une économie nationale forte, compétitive, productive et garante de la justice sociale ». Equation qui semble complexe, mais le PJD en convainc, chiffres à l'appui. Plus de taxes pour les riches Le PJD se fixe pour but d'augmenter de 40% le revenu personnel dans les cinq prochaines années et d'assurer le contrôle du déficit budgétaire à hauteur de 3% du PIB. Le parti de la Lampe s'engage, aussi, à améliorer le classement du Maroc sur l'indicateur de la compétitivité à 60 et sur celui de la fluidité des affaires à 70. La promotion de l'investissement figure, également, sur la liste des priorités. Le PJD prévoit de baisser de 50% le seuil de l'investissement et d'impliquer les PME dans l'exécution des gros projets publics à hauteur de 30% au moins. Le parti de la Lampe envisage de procéder à un allégement des impôts pour les classes moyennes ou modestes et d'imposer plus lourdement les riches. Le PJD promet aux entreprises une baisse de la charge des impôts qui sera limitée à 25%, d'intégrer les secteurs informels et de renforcer la participation des PME dans la résorption du chômage. Le PJD va jusqu'à promettre une exonération de taxes sur la valeur ajoutée pour les secteurs alimentaires et médicaux. Le parti islamiste veut, par ailleurs, promouvoir les alternatives islamiques dans le secteur bancaire et d'en faire un avantage au développement. Un SMIG à 3 000 DH Le parti de la Lampe ambitionne d'arriver à un taux de croissance de 7% et de réduire de moitié la pauvreté. Des objectifs qu'il qualifie de raisonnables. Pour y arriver, il faudra débarrasser le Maroc de la corruption ou au moins porter le classement du Maroc sur ce registre de la 85ème place (2010) à la 40ème. Le taux d'analphabétisme devra, lui, passer à 20% d'ici 2015 et à 10% en 2020. Mais pour la catégorie des 15-24 ans, le PJD prévoit une éradication totale de l'analphabétisme dans les quatre prochaines années. Au niveau de la santé, le programme y accorde le plus grand intérêt en visant à réduire la mortalité infantile des moins de 5 ans. Le PJD veut également doubler la construction du logement social d'une « manière effective », augmenter le SMIG à 3 000 DH et celui de la retraite à 1 500 DH. Rassurer la diplomatie Le PJD, qui aspire à devenir la première force politique au lendemain des élections, tient dès à présent à rassurer les partenaires étrangers. Il réitère sa volonté de poursuivre les excellentes relations que cultive le Maroc avec l'Union européenne et les Etats- Unis. « Nous voudrions également stimuler plus efficacement les relations du Maroc avec les pays arabes et africains », ajoute Benkirane.