Le PJD dévoile les grandes lignes de son plan pour la conquête du pouvoir en 2007. Son secrétaire général affirme que ce parti islamiste ne dispose pas d'une baguette magique et qu'il sera intransigeant sur la question des fondements de la nation. Le PJD (Parti de la justice et du développement) «ne dispose pas d'une baguette magique pour résoudre tous les problèmes», mais «assumera toutes ses responsabilités». C'est ce qu'a déclaré récemment Saâd Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD lors d'un atelier des cadres de son parti dans la région Souss-Massa-Drâa. Lors de ce meeting, le patron du PJD n'a pas écarté une éventuelle participation à un gouvernement, mais aussi l'éventualité de rester dans l'opposition. «Nous ne courons ni derrière le gouvernement, ni les ministères, mais le parti est prêt à assumer toutes ses responsabilités en intégrant le prochain gouvernement si les conditions sont réunies ou en restant dans l'opposition si cela va dans l'intérêt du pays», déclare M. El Othmani. Ce dernier a toutefois formulé ce qui pourrait s'apparenter à des "revendications" : un gouvernement "responsable", un Premier ministre "politique" et des institutions "crédibles". Le secrétaire général du PJD, évoquant la question des réformes, a affirmé que son parti s'en tient à ce qu'il considère les fondements de toute réforme : l'Islam, l'intégrité territoriale et la monarchie constitutionnelle. «Nous ne permettrons à personne de porter atteinte à ces fondements», a insisté Saâd Eddine El Othmani, qui déclare également que son parti favorise la méthodologie démocratique, ce qui signifie l'acceptation de l'Autre, du pluralisme et de la concurrence loyale. Le secrétaire général du PJD affirme, en outre, que le programme politique de son parti accorde la priorité aux réformes de l'enseignement, de l'administration et de la justice, mais aussi à des questions d'ordre social comme la lutte contre la pauvreté et l'alphabétisation. Pour résumer, le secrétaire général du parti islamiste met en avant ce qu'il appelle un troisième fondement, à savoir "la coopération entre toutes les forces vives du pays pour l'intérêt général". Lors de cet atelier, M. El Othmani n'a pas manqué de revenir sur les cas de fraude électorale qui ont entaché le déroulement du scrutin partiel du 8 septembre. Il a déclaré qu'il s'agit-là du «scandale du XXIème siècle» et considéré que ce genre de pratique ne favorise pas une participation massive aux prochaines élections. La hiérarchie du PJD a initié, depuis plusieurs semaines, des tournées aux quatre coins du Maroc pour mobiliser ses cadres en attendant les élections de 2007. D'ailleurs, ces élections se trouvent toujours au centre des travaux des ateliers régionaux et des colloques et rencontres organisés par ce parti. Avec, à la clé, des attaques contre l'actuel gouvernement et l'actuelle majorité. Cette dernière est qualifiée par Saâd Eddine El Othmani de "fragile" et de "faible" en l'absence de grands pôles capables de déboucher sur un gouvernement "fort" et "cohérent". Le PJD est parmi les premiers partis politiques à avoir bouclé les procédures de sélection de ses candidats pour les élections de 2007. Cette sélection se fera, par vote, dans les structures locales et régionales avant l'aval du secrétariat général qui garde la main haute en la matière. Le PJD est l'un des plus grands perdants du scrutin partiel du 8 septembre dernier. Aucun candidat sur plus d'une quarantaine n'a réussi à arracher un siège à la deuxième Chambre.