Casamémoire lance la première édition de l'Université populaire du patrimoine. Il s'agit d'un cycle de conférences, ouvert à tous, autour du patrimoine national. La première conférence a lieu ce mardi à La Maison de l'UMT à Casablanca. Fidèle à sa vocation, l'association Casamémoire lance une nouvelle initiative, visant la promotion du patrimoine. Il s'agit de l'Université populaire du patrimoine. Une série de conférences mensuelles est prévue au programme de cette manifestation, ouverte à tous et sans conditions d'accès. « Cette initiative s'intègre dans la continuité des Journées du patrimoine, qui célébrera sa 4e édition en 2012. Notre objectif est de susciter l'intérêt des gens à l'importance du patrimoine, à sa sauvegarde et à son développement. L'idée est d'initier les gens au patrimoine de leur ville. L'Université populaire s'adresse également à ceux qui se passionnent pour le patrimoine et l'architecture, notamment les étudiants des écoles d'architecture», note Laure Augereau, architecte et chef du projet Mutual Heritage à Casamémoire. Selon cette dernière, l'idée d'organiser cette Université populaire a émergé à la suite de la formation des volontaires – des Journées du patrimoine – qui ont accompagné les visiteurs dans leur découverte des monuments historiques. À travers cette nouvelle initiative, Casamémoire ambitionne de former des promoteurs du patrimoine historique et culturel du Maroc. De grands spécialistes attendus « Notre but est d'offrir à ceux qui s'intéressent au patrimoine les moyens d'enrichir leurs connaissances dans le domaine. Les conférences sont bilingues en français et en arabe. Elles seront suivies de débats », poursuit cette responsable de l'ONG. Même le choix du lieu qui va abriter les conférences n'est pas fortuit : La maison de l'UMT (Union marocaine du travail) à Casablanca, qui n'est autre que l'ancienne Résidence générale de France au Maroc. Un lieu chargé d'Histoire. Par ailleurs, des sorties sur le terrain seront organisées, mais exclusivement pour les plus assidus. La première conférence se tient ce mardi 18 octobre. Le thème portera sur la notion de patrimoine. L'intervenant, Aomar Akerraz, directeur de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (Insap) abordera le volet historique et l'émergence des notions « monument historique » et « bien commun ». De 100 à 150 personnes sont attendues à cette conférence, initiée en collaboration avec l'Institut français, l'Unesco Maroc, l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca et le Comité marocain du Conseil international des monuments et des sites. Outre les experts nationaux, des spécialistes américain, français, italien prendront part aux débats. Casablanca, patrimoine mondial ? Les participants se pencheront également sur le projet d'inscription de Casablanca sur la liste des sites classés Patrimoine mondial de l'Unesco. Pour rappel, Casamémoire fait de cette inscription de la Ville blanche son cheval de bataille. Cependant, la demande devrait être faite par le ministère de la Culture auprès de l'organisation onusienne. À ce jour, aucune notice explicative n'a été déposée par le département de Bensalem Himmich. L'association Casamémoire déplore « le manque de volonté du ministère ». « Nous sommes en train de préparer un dossier technique qui comprend notamment l'inventaire des sites historiques à protéger et à inscrire Patrimoine mondial. Il sera prêt d'ici à février prochain», poursuit Laure Augereau. Par ailleurs, le programme de cette première Université populaire du patrimoine prévoit des conférences autour des thèmes respectifs du « patrimoine architectural maghrébin à l'époque moderne » et de « l'architecture moderne à Casablanca et au Maroc ». Les participants se pencheront également sur les méthodologies et les outils permettant d'interpréter un monument dans son ensemble. Au total, cette première édition comprendra huit conférences. Casamémoire veut faire de cet événement une tradition annuelle. L'ONG voit grand. Elle ambitionne de décliner ce concept à Tétouan. Des discussions, indique notre source à l'association, sont en cours avec l'Ecole supérieure d'architecture pour soutenir les organisateurs dans cette opération.