Patrice Ratti, ancien P-DG de Renault Maroc, revenant à ses premières amours, a repris les rênes de Renault Sport dont la présence sur les routes comme sur les circuits est une signature du savoir-faire du constructeur français. Pourriez-vous nous présenter l'activité sports de Renault ? La Division Renault Sport Technologies regroupe les entités consacrées aux voitures de compétition ou de sport. Renault Sport F1 qui s'occupe comme son nom l'indique exclusivement de F1 et Renault Sports Technologies qui s'occupe de tous les autres domaines du sport avec les voitures sportives comme la Megane RS, la Clio RS etc, les voitures de courses comme les Formules Renault, les voitures de Rallye et l'organisation d'événements comme les World series où on fait courir des Formule Renault et des Megane Trophy par exemple. Le savoir-faire de Renault est reconnu dans toute la profession en particulier au niveau des suspensions. Comment se porte le marché des voitures sportives ? Notre marché augmente d'environ 40 à 50% par an depuis deux ans et ce malgré la crise. La Megane RS que nous avons lancée l'année passée contribue significativement à ce succès. Par ailleurs, nous avons créé deux versions, une GT et une GT Line, légèrement en dessous de la RS qui nous permettent d'avoir une gamme sportive à trois niveaux. La RS est fabriquée sur un châssis spécifique avec un moteur spécial, La GT qui est une version intermédiaire et la GT Line est une voiture normale avec un look de GT. Cet ensemble représente environ 40 000 voitures vendues. Au niveau des voitures de compétition, nous sommes, je pense aujourd'hui, la référence avec la Renault 2 Monoplace sur la Formule 2 litres ainsi que la Formule 3,5 litres. Il faut savoir que la moitié des pilotes à l'image de Robert Kubica, Sebastian Vettel ou Jaime Alguersuari, qui sont aujourd'hui en Formule 1 sont passés par l'une de ces deux formules. Nous avons la filière la plus efficace pour amener un pilote vers la F1. En même temps, pour les passionnés, nous avons des voitures de rallye et des voitures de circuits qui complètent notre panoplie. Et la Clio Cup au Maroc ? Elle a démarré il y a un an et nous avons déjà fait trois courses. En Europe, il y a des Clio Cups dans plusieurs pays et dans les World Series, il y a une coupe européenne sur 4 week-ends dans l'année où l'on prend les meilleurs de chaque pays. Nous avons également des Clio de rallye. Le rallyman achète une Clio RS et un kit chez Alpine qu'il monte lui-même ou qu'il fait monter chez un préparateur. Du coup en France et en Italie par exemple, plus du tiers des voitures de rallye sont des Renault. Nous n'avons pas de voitures au niveau du championnat du monde, mais nous sommes extrêmement présents au niveau des amateurs. Notre plus est que Renault Sport propose une assistance technique. Nous sommes probablement, avec Porsche, le plus gros fabricant de voitures de courses. En terme d'organisation, les World Series by Renault, c'est presque 10 week-ends par an, complètement gratuits. Nous réservons les circuits sur trois jours et nous accueillons chaque année environ 800 000 spectateurs. Honnêtement, c'est bluffant. Y a-t-il un projet de lancement d'une nouvelle Alpine ? C'est un projet récurrent. Alpine s'est arrêtée en 1996 et il y a toujours beaucoup de gens qui sont dans cette attente. Il faut simplement trouver la bonne formule et l'équilibre économique. Ne comptez-vous pas surfer sur cette vague néo-rétro ? Il y a des modes, mais si nous relançons l'Alpine, ce ne sera pas une copie de la version des années 60, nous en reprendrons l'esprit tout en faisant quelque chose de moderne. Lancer une marque n'est pas juste lancer une voiture, il faut bien travailler tout un écosystème. Aujourd'hui, il y a une intention, mais pas encore de projet dans ce sens.