Le site archéologique de Ksar Sghir a été inauguré mardi 11 octobre. Doté d'un budget de réaménagement de 12 millions de dirhams, ce lieu sera ouvert aux visiteurs dans un mois, dès l'ouverture de la billetterie. Le site de Ksar Sghir est l'un des plus prestigieux de la côte méditerranéenne. Il offre des particularités paysagères rares ente forêt, montagne et plaine et dominant l'embouchure de la rivière Ksar Sghir et une plage qui s'étend sur plus d'un kilomètre. Les textes historiques rappellent qu'au Moyen âge, cette région a joué un rôle primordial dans la conquête de ce qui allait devenir Al-Andalûs. Les premières fouilles dans les environs du site sont celles de Miguel Tarradel et Michel Ponsich de 1953. La dernière mission a eu lieu de 1974 à 1984. Elle a été dirigée par l'Américain Charles L. Redman. Ce dernier était rentré avec les carnets de fouilles. Ce n'est qu'en juin dernier que le Maroc les a récupérés. « Nous avons contacté cet archéologue pour venir participer au colloque international sur les 2500 ans d'échanges intercivilisationnels qui a eu lieu en juin 2011 à Ksar Sghir. Nous lui avons demandé d'apporter ces cahiers de fouilles qui sont très précieux », rapporte Mehdi Zouak, ex-directeur régional du ministère de la Culture à Tétouan et conservateur du musée archéologique de la ville. Sans ces carnets de fouilles, la datation et la consignation des détails accompagnant chaque objet trouvé sur le site de Ksar Sghir et exposé dans le centre d'interprétation n'auraient pu être effectuées. « Les objets sans les carnets de fouille ne servent à rien », précise Mehdi Zouak. Il était crucial de récupérer les carnets de fouilles de Charles Redman pour la datation et la consignation des détails accompagnant chaque objet trouvé. Le parcours du site de Ksar Sghir est très beau. Néanmoins, il existe plusieurs problèmes à régler. Le premier est d'ordre foncier. Trois familles ont, en effet, élu domicile sur le site. « Ce sont ce qu'on appelle des squatteurs. Ce sont des familles qui sont venues installer leur baraques sur place et qui doivent être relogées ailleurs », indique Abdelatif El Boudjay, conservateur du site de Ksar Sghir. Le ministre de la Culture Benssalem Himmich, quant à lui, promet de contacter Taoufik Hjira, son collègue au département de l'Habitat et de l'Urbanisme pour «recaser» ces familles. En attendant, des fils barbelés encerclent le site qui surplombe la Méditerranée. Autre problème : celui de la signalétique. Les panneaux installés près des vestiges et censés apporter des explications sont illisibles. Ce que le conservateur reconnaît. « Oui, c'est vrai, mais nous allons y remédier. Ces panneaux, nous les avons installés uniquement pour la visite officielle. Tout sera refait ». La billetterie sera installée dans une semaine, et le prix d'entrée est de 10 dirhams, comme pour l'ensemble des sites du patrimoine.