La revalorisation des sites archéologiques est le cheval de bataille du ministre de la Culture. Tamuda est le premier chantier réalisé durant son mandat. Pour cela, cinq millions de dirhams sont mis dans le circuit. Le site archéologique de Tamuda est ouvert au public. Cet lieu, situé au sud-ouest de la ville de Tétouan, a été inauguré lundi dernier. Le ministre de la Culture, Bensalem Himmich, accompagné de sa délégation à la direction du Patrimoine, était sur place. Objectif : s'enquérir des réalisations du travail de restauration. Pendant trois ans, une équipe de chercheurs, des Marocains et des Espagnols, ont travaillé sur le plan stratégique pour la mise en valeur du site. La fondation espagnole OICOS avait pour mission de constituer le comité de recherche, composé d'étudiants et de professeurs de l'université de Cadiz et celle de Huelva (Espagne) ainsi que de l'université Abdelmalek-Saâdi à Tétouan. « L'équipe était multidisciplinaire : il y avait des archéologues, des ingénieurs, des architectes », témoigne Javier Verdugo Santos, directeur d'OICOS dans des propos au Soir échos. Le partenariat espagnol était une sorte d'expertise. Le financement est lui 100 % marocain. Le ministre de la Culture Bensalem Himmich a d'ailleurs tenu à le préciser lors d'un point de presse organisé immédiatement après l'inauguration officielle. « Le budget est de cinq millions de dirhams et l'argent a été débloqué par le ministère des Finances », a-t-il souligné. Himmich était particulièrement motivé lors de son déplacement sur les lieux. Le patrimoine semble être son vrai cheval de bataille. D'ailleurs, un mois après avoir été nommé à la tête du ministère de la Culture, il avait déclaré lors d'une session parlementaire que l'un des chantiers auxquels il allait s'attaquer serait le patrimoine. Le directeur du département dédié à ce dernier, Abdellah Saleh, l'a soutenu dans ses déclarations et est même allé jusqu'à dire que, à travers ce chantier de la restauration des sites archéologiques, le ministère de la Culture va cesser d'être un consommateur et pouvoir, enfin, être reconnu comme un développeur économique. « Le ministère de la Culture est le département qui détient le budget le plus réduit, et c'est toujours le même montant qui est reconduit. Lorsque l'on demande au département des Finances de nous augmenter le budget, on nous dit toujours ‘‘La culture consomme mais ne rapporte pas''. Avec ces projets de circuits sur les sites historiques, on ne pourra plus nous dire cela », a-t-il souligné. Ce site de Tamuda est un camp militaire. Il date de l'époque punico-mauritanienne du IVe siècle avant J.-C. Le site a été découvert en 1921 et a été classé le 4 avril 2005. Depuis la fin des années 1950, les fouilles archéologiques ont été arrêtés. « Il y a une partie vierge qui n'a pas encore été fouillée, et les travaux vont reprendre bientôt. Maintenant que l'unité de recherche est installée, il n'y a pas de raison pour que les fouilles n'aient lieu dans le cadre de missions de partenariat », précise Abdellah Saleh. À présent, les visiteurs qui souhaitent se rendre sur place et découvrir Tamuda peuvent acheter le billet d'entrée à 10 dirhams. Le site ambitionne d'être inscrit dans le circuit touristique. « Et pourquoi pas le vendre auprès des voyagistes ?», propose Himmich.