Au lendemain de l'attentat suicide de Mogadiscio, les insurgés islamistes shebab ont menacé de commettre de « nombreux » autres attentats. L'attaque suicide au camion piégé mardi n'est pas la dernière, jurent les insurgés islamistes shebab. « Nous promettons que ces attaques contre l'ennemi deviendront une routine, ils vont devenir plus nombreux », a affirmé le porte-parole des islamistes, Ali Mohamud Rage, dans une déclaration diffusée hier par la radio des shebab : Al-Andalus. Survenu dans un complexe ministériel de Mogadiscio, l'attentat de mardi est le plus meurtrier de ces dernières années. Selon un bilan qui s'est alourdi depuis hier, il a causé la mort de 70 personnes et fait de nombreux blessés. La déclaration des auteurs de l'attentat se veut menaçante, dénonçant avec vigueur « les mercenaires qui servent les intérêts des infidèles ». Le terme « mercenaires » utilisé par les shebab désigne les troupes progouvernementales, qui soutenues par une force de l'Union africaine (Amisom) ont forcé en août dernier les shebab à quitter Mogadiscio. Près de 750.000 Somaliens sont en danger de mort en l'absence d'intervention urgente. L'attentat « est également un avertissement aux étrangers qui sont venus en Somalie sous différentes bannières pour voler nos richesses naturelles et diviser notre peuple », poursuit dans son message le porte-parole des islamistes. Derrière l'attentat de mardi se dessine la crise politique de la Somalie, divisée et ravagée par des années de violences. Depuis plus de quatre ans, les shebab combattent le gouvernement de transition dirigé par le président Sharif Cheikh Ahmed. Ce dernier ne parvient pas à imposer son autorité, malgré le soutien de la communauté internationale. L'Administration américaine a vivement condamné l'attentat de mardi, dénonçant « le mépris complet pour la vie » manifesté par les islamistes shebab. « Il est évident qu'ils n'ont aucun intérêt pour le peuple somalien , et le monde doit savoir que ce sont les shebab qui empêchent l'arrivée de l'aide internationale aux victimes de la famine en Somalie », a réagi la porte-parole du département d'état Victoria Nuland.Et pour cause, l'attentat survient sur fond de crise humanitaire de grande ampleur. Selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la famine devrait encore s'étendre dans le sud de la Somalie. Près de 750.000 Somaliens sont en danger de mort en l'absence d'intervention urgente, a indiqué mardi la porte-parole d'OCHA Elisabeth Byrs.