L'ONCF, qui vient de lancer le chantier du TGV, annonce l'émission d'un emprunt obligataire. Celui-ci servira à financer le programme de modernisation du réseau conventionnel en attendant le déblocage en 2012 des 300 millions euros accordés par la BAD. Les travaux de restructuration de l'Office national des chemins de fer (ONCF) vont bon train. Au lendemain du lancement des travaux de la ligne du TGV Tanger-Casablanca, l'office annonce sa décision de lever 1,5 milliard DH sur le marché obligataire. S'adossant aux 300 millions euros (3,3 milliards DH) octroyés par la Banque africaine de développement (BAD), l'emprunt obligataire servira à financer le programme de modernisation du réseau classique en attendant le déblocage des fonds par la BAD en 2012. Inscrit dans le cadre du contrat-programme couvrant la période 2010-2015, d'un budget global de 12,8 milliards DH, l'emprunt obligataire couvrira les dépenses de la première année du programme. Pour rappel, le scénario de modernisation portera sur «l'augmentation de la capacité de la ligne Casablanca-Kénitra et la mise-à-niveau de certaines lignes telles Settat-Marrakech ou encore Fès-Oujda, parmi les priorités. Il prévoit également la poursuite de la mise-à-niveau des gares et le développement d'un réseau de plate-formes logistiques», précise-t-on à l'ONCF. Rien que pour ce programme, l'office envisage de lever sur la période quelque 4 milliards DH en plus, soit auprès de banques, soit sous forme d'emprunts obligataires, pour porter l'ensemble de ces lignes à 9 milliards DH. Le reliquat des besoins en financement sera comblé par un autofinancement en plus des dotations en capital versées par l'Etat. La souscription à cet emprunt, ouverte uniquement aux personnes morales nationales et étrangères, s'effectuera du 10 au 12 octobre courant. Selon les prévisions du management de l'office, la capacité d'autofinancement consolidée de ce dernier devrait enregistrer une progression de 2 % sur les trois années qui viennent pour se chiffrer à 1,2 milliard DH en 2014. Cette évolution s'explique essentiellement par l'amélioration du résultat net de l'Office et de ses filiales, principalement la Mamounia. Quant aux dotations en capital, elles devront s'élever à un cumul de 10 milliards DH en 2015 : 3 milliards DH sont destinés au financement du projet Tanger Med, 4,3 milliards DH concernent le projet du TGV et le reliquat, 2,7 milliards DH serviront à financer le coût du transfert de la caisse de retraite. A terme, les revenus de l'office devront s'inscrire en amélioration sans pour autant devenir bénéficiaires. Selon les prévisions établies par la CDG et Attijariwafa bank, les deux entités qui accompagnent l'ONCF pour réaliser l'emprunt, le résultat net évoluerait annuellement de 11,9 % entre 2011 et 2014. A fin 2014, il devrait se chiffrer à -195,3 millions DH. Pour l'année en cours, il est estimé à – 286,1. Afin d'attirer les investisseurs en dépit de ces résultats déficitaires, l'office offre une prime de risque assez importante. Ainsi, pour les tranches A et B à maturité de 10 ans, la prime est de 90 points de base pour un taux de 4,86 %. Les tranches C et D à maturité de 15 ans, offrent une prime de risque de 100 points de bas pour un taux fixe de 5,11 %. La souscription à cet emprunt, ouverte uniquement aux personnes morales nationales et étrangères, s'effectuera du 10 au 12 octobre courant. Par ailleurs et afin de garantir la levée d'au moins deux tiers de l'emprunt, CDG Capital et Attijariwafa bank en accord avec l'ONCF, se sont engagés à assurer une garantie de bonne fin partielle de l'emprunt. A ce titre, elles s'engagent irrévocablement à souscrire inconditionnellement et irrévocablement aux obligations non placées au terme de la période de souscription, à concurrence 500 millions DH pour chacune des deux entités.