Le sidérurgiste Sonasid affiche des indicateurs de rentabilité en nette amélioration. Cette performance a été possible grâce à une politique de redressement des marges et une stratégie de rationalisation des coûts. Jackpot pour Sonasid. Au moment où le marché s'attendait à ce que le sidérurgiste affiche pour la énième fois des résultats en berne, notamment suite au contexte difficile du secteur, Sonasid redresse la barre et renoue avec les performances. Ainsi au terme du premier semestre de l'année en cours, la société affiche une capacité bénéficiaire de 92 millions de dirhams. L'industrie sidérurgique a été en effet au cours du premier semestre caractérisée par la hausse des prix des intrants (notamment celui de la ferraille) qui, à l'international, a été tirée par la demande de l'industrie automobile et de gros pays consommateurs comme la chine. Au Maroc, l'avantage de prix offerts par la ferraille locale s'est résorbé du fait de la concurrence nouvelle à l'achat. L'arrivée de nouveaux acteurs a également induit une surcapacité estimée à 53%. La capacité de production installée sur le marché a progressé pour atteindre 2,3 millions de tonnes alors que la consommation nationale apparente est restée faible et s'est limité à 1,5 million de tonnes sous l'effet du recul de l'activité des travaux publics et des chantiers de logements sociaux. Cette situation de surcapacité n'a pas empêché l'opérateur sidérurgique de récupérer les parts de marché perdues au deuxième semestre 2010. Il accumule au terme du premier semestre des revenus de 2,7 milliards de DH en progression de 27%. Sonasid s'accapare ainsi d'une position dominante avec près de 52% du marché local. La présence des produits de Sonasid sur le marché algérien témoigne de la compétitivité de la sidérurgie marocaine. Sur le volet opérationnel, la société affiche un EBIDTA de 256 millions de dirhams, soit une progression de 14,8 % par rapport à la même période de l'année dernière. Cette embellie a été possible grâce à la politique de redressement des marges et la stratégie de rationalisation des coûts, notamment ceux des intrants, opérées par le sidérurgiste. Le résultat net consolidé à fin juin en ressort conséquemment en hausse de 10,9 % et s'établit à 92 millions de dirhams, contre 83 millions de dirhams à fin juin 2010. En termes de perspective, Sonasid s'attend à un deuxième semestre difficile en raison de la faible activité.du secteur BTP Mais il en faut plus pour décourager le management de la société qui demeure confiant en l'avenir. Le sidérurgiste reste confiante dans la solidité de ses fondamentaux, ses avantages compétitifs lesquels se résument, pour Ayoub Azami, directeur général de Sonasid, dans les coûts de transformation, l'intégration aciérie, le broyeur, les armatures, le portefeuille clients unique ainsi que l'adaptation de sa stratégie commerciale aux nouvelles données du marché. Ayoub Azmi attire l'attention sur la menace des importations, conséquence des crises économiques des pays du pourtour méditerranéen. La crise espagnole contraint les sidérurgistes de la péninsule ibérique à gérer d'énormes surcapacités de production. D'où l'appel du jeune patron de Sonasid à la vigilance, quitte à prendre des mesures légales pour pourvoir juguler et ajuster l'import de manière à préserver les intérêts du secteur. Dans ce sillage, le sidérurgiste devrait s'atteler à revoir sa politique commerciale et de distribution. Toutefois, la présence des produits de Sonasid sur le marché algérien témoigne de la compétitivité de la sidérurgie marocaine en dépit de la concurrence européenne. Deux autres grandes résolutions devraient se décliner pour la société. La focalisation sur le marché domestique qui reste le premier marché avec une approche marge à travers l'enrichissement de son offre locale par une gamme complète de produits et de services. L'investissement dédié à l'armature est à inscrire dans la lignée de cette orientation. La seconde résolution concerne la saturation au maximum de ce dispositif par des appoints à l'export. «De manière structurée, nous voulons inscrire l'activité export dans une dynamique régulière», précise Ayoub Azami. Pour ce faire, Sonasid procédera à la mise en place d'une stratégie de rationalisation des coûts des intrants ainsi que l'accentuation de la compétitivité de l'outil industriel.