A quelques semaines de la date des législatives anticipées, la liste des candidats du PAM à ce scrutin n'est pas encore finalisée. Dans certaines régions, c'est la ruée des prétendants alors que dans d'autres, c'est le désert comme à Laâyoune, Nador ou Al Fida à Casablanca. Le PAM cherche tête de liste à Laâyoune. Les candidats ne se bousculent pas. Le bureau local a proposé, en vain, à deux cadres (un banquier de la tribu des Aït Oussa et un cadre de la fonction publique issu de l'influente famille des Maâ El Aïnin) de porter les couleurs du Tracteur lors des législatives anticipées du 25 novembre. Les deux hommes, selon des sources à Laâyoune, ont poliment décliné cette « offre ». Cet échec des PAMistes de la capitale des provinces du sud n'était pas du goût de Mohamed Cheikh Biadillah. Le secrétaire général, en visite dimanche à Laâyoune, a d'ailleurs boudé la réunion avec les membres du bureau local. Ces derniers, lassés d'attendre l'arrivée de Biadillah ont, affirment les mêmes sources, préféré déserter les lieux. La situation embarrassante dans laquelle se trouve le PAM à Laâyoune n'est pas une nouveauté en soi. Ce parti peine depuis sa création à se faire une popularité dans cette ville, réputée pour être un bastion de la famille des Oulad Errachid et, partant, de l'Istiqlal. Les tentatives du Tracteur, même épaulé par l'ancien wali de la région, qualifié de proche d' El Himma, de réduire l'influence de ce clan ont donné lieu au cauchemar de Gdam Izik en novembre dernier. A Casablanca, les divergences entre le secrétariat régional et les militants du Tracteur sont criantes. Le cas de Laâyoune n'est pas la règle générale au PAM. Dans d'autres villes, c'est la ruée des prétendants à figurer dans le très sélect club des têtes de listes, une position aux avantages multiples. C'est le cas dans le Rif. A Al Hoceima, la direction du parti aura du mal à départager trois prétendants : le député Mohamed Laâraj, un ancien du FFD qui a rejoint les rangs du PAM depuis une année, et Mohamed Bouderra, le président de la région, bien que les chances de ce dernier d'accéder au Parlement soient minimes.Le projet de loi organique sur le Parlement, une fois adopté, pourrait lui barrer la route. Le dernier prétendant n'est autre que Omar Zerrad, le président du conseil provincial. Toujours dans le Rif, à Nador, le PAM vit une situation similaire à celle de Laâyoune, à une exception près : le parti a encore une corde à son arc. Mohamed Boutayeb, très proche de Hakim Benchemache et de Ilias El Omari, est pressenti pour être tête de liste du PAM dans cette ville. Si l'accréditation se confirme, le président du Centre de la mémoire commune aurait à affronter des candidats coriaces, bien ancrés dans la région et, de surcroît, issus de grandes formations, tels que Mustapha Mansouri du RNI et Mohamed Moudiane de l'Istiqlal. A Casablanca, les noms des têtes de listes qui ont de fortes chances de porter les couleurs du PAM commencent déjà à filtrer. Des sources locales, contactées par le Soir échos, avancent que, sauf coup de théâtre, la direction du Tracteur est sur le point d'accréditer un homme d'affaires de 86 ans à la préfecture de Moulay Rachid. En revanche, à Al Fida, point de candidats, A Anfa, tout porte à croire que ce sera le président du WAC, Abdelilah Akram, qui endossera le maillot du PAM lors des législatives anticipées du 25 novembre. A Mohammedia, Mohamed El Jirari, un investisseur, pourrait être l'heureux élu. A Sidi Moumen, le bras de fer opposant Ahmed Brija, député et président de l'arrondissement, à Mohamed Mensar, le président du conseil provincial, a tourné en faveur du premier. A Mediouna, Abou El Ghali, président de l'arrondissement, dépasse ses rivaux avec une nette longueur d'avance. Dans cette préfecture, douze prétendants ont déposé leur candidature. Si la liste des candidats à Casablanca est sur le point d'être finalisée, la situation du PAM dans la métropole économique n'est guère reluisante. Les divergences entre le secrétariat régional et les militants du Tracteur sont criantes, et ce n'est d'ailleurs qu'un euphémisme.