Le tant attendu rapport annuel de Bank Al-Maghrib a été présenté lundi. La diversification du tissu productif, la réforme de la compensation et la maîtrise du train de vie de l'administration sont les gages de la consolidation de la résilience dont a fait preuve le royaume en 2010. Le rapport annuel de la banque centrale a été enfin présenté au roi, lundi. Le premier constat qui découle de l'analyse des équipes d'Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, est que «l'économie marocaine a fait preuve en 2010 d'une résilience meilleure qu'initialement anticipée». Entre une légère amélioration du poids du déficit de la balance de paiement et le maintien d'une inflation maîtrisée en dépit de la hausse des cours, le royaume a su tenir le cap au moment où ses principaux partenaires accusaient le coup de la crise financière. Cette performance est «davantage attribuable aux politiques macro économiques et sectorielles mises en place, au dynamisme de la demande intérieure qu'à la reprise de la demande extérieure», souligne le gouverneur de la banque centrale. Toutefois, pour continuer sur cette tendance, plusieurs mesures sont à mettre en place. A leur tête, la réforme de la compensation et la maîtrise des dépenses du personnel de l'administration. En effet, ces deux rubriques ont conduit à un déséquilibre budgétaire qui n'a pas tardé à alourdir la dette souveraine. Pire encore, l'alourdissement des charges de compensation, dans un contexte d'orientation haussière durable des cours des matières premières, ainsi que des dépenses de personnel risquent de «réduire sensiblement la marge de manœuvre de la politique budgétaire», relate Jouahri. Avant d'ajouter que cette situation «impose de placer, de manière impérative et urgente, la mise en œuvre de la réforme du dispositif de soutien des prix au premier plan, à travers le ciblage des populations les plus vulnérables, malgré les difficultés et les arbitrages qui la sous-tendent». De même, la maîtrise, voire la réduction des dépenses de personnel doit être érigée en priorité. Sur un autre registre, Jouahri attire l'attention sur l'entrée en vigueur de nombre d'accords de libre-échange qui ne manqueront pas «d'avoir des implications importantes sur la politique monétaire et financière. Un tel processus nécessite une transition ordonnée du régime de change et de la politique monétaire » laquelle appelle le renforcement des pré-requis, notamment le maintien de la soutenabilité budgétaire sur une base durable», ajoute Jouahri. Le wali de la banque centrale insiste sur le renforcement du tissu productif, notamment l'offre exportable dont la diversification visée par les stratégies sectorielles tarde à donner ses fruits. Pour le gouverneur, faire évoluer la structure des exportations, tout en accroissant la part des produits à haute valeur technologique et en diversifiant nos débouchés vers des marchés porteurs, ne pourraient être que salutaires pour notre économie.