Les 193 membres des Nations-Unies se retrouvent cette semaine à New York pour débattre de l'adhésion de la Palestine à l'ONU. Ces discussions s'annoncent houleuses dans la mesure où la communauté internationale demeure toujours divisée sur la question. L'Assemblée générale des Nations-Unies s'ouvre cette semaine à New York et les discussions s'annoncent déjà très houleuses sur l'initiative de reconnaissance d'un Etat de Palestine. La dissuasion infructueuse des Etats-Unis semble désormais virer au bras de fer avec l'autorité palestinienne. Le président américain Barack Obama insiste sur la nécessité de reprendre les négociations directes avec Israël mais Mahmoud Abbas, le chef de l'autorité palestinienne persiste. «Nous allons au Conseil de sécurité. C'est notre droit légitime de demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine à l'ONU. Nous devons mettre fin à une injustice historique en accédant à la liberté et à l'indépendance comme tous les autres peuples de la Terre», a-t-il déclaré. Mahmoud Abbas est déterminé à aller jusqu'au bout dans sa démarche. La Maison Blanche a dépêché plusieurs émissaires à Ramallah en Cisjordanie, ces derniers jours sans succès. De même, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a passé plusieurs jours au Proche-Orient où elle a multiplié ses rencontres avec Mahmoud Abbas, la Ligue arabe et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Les prochains jours seront cruciaux. C'est pourquoi nous allons redoubler nos efforts, ensemble avec nos partenaires au sein du Quartette, pour lancer des négociations entre les parties aussi vite que possible. Cela reste le seul moyen de mettre fin au conflit», a déclaré samedi Maja Kocijancic, porte-parole de Catherine Ashton. Un avis qui n'est pas du tout partagé côté palestinien. «Nous allons d'abord demander l'adhésion. Après cela, nous pourrons revenir aux négociations sur des bases claires approuvées par tous sur les questions de statut final», a fait savoir Mahmoud Abbas. Toutefois, il a précisé que son initiative n'avait pas pour but d'«isoler ou de délégitimer Israël». Mais le chef de l'autorité palestinienne doit aussi faire face au Hamas qui critique son initiative et l'accuse de vouloir jouer les cavaliers seuls. Une confrontation diplomatique se profile déjà à l'horizon puisqu'au sein même de l'UE, certains pays comme la France et l'Espagne sont favorables à la reconnaissance d'un Etat Palestinien alors que d'autres comme l'Italie, l'Allemagne, les Pays-bas et la Pologne, qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE, y sont hostiles. « la France prendrait ses responsabilités sur la question de la reconnaissance de la Palestine », a annoncé vendredi un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Cependant, Paris ne veut pas se retrouver seul dans une telle aventure et souhaite une dynamique d'ensemble de la part des 27. « ça ne servira à rien d'être le seul à reconnaître l'Etat de Palestine», avait déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale. De même, dans une lettre adressée ce dimanche au président Nicolas Sarkozy, une centaine de députés de la majorité et de l'opposition ont estimé que la démarche palestinienne est unilatérale et que le retour à la table des négociations représentait la seule solution pacifique au conflit. «Nous sommes convaincus que seule la voie du dialogue peut garantir l'établissement d'une paix juste et durable. Nous appelons Israéliens et Palestiniens à reprendre sans plus tarder le chemin des pourparlers et nous les exhortons à s'abstenir de toute démarche unilatérale car elle sera contre-productive et illusoire», ont affirmé ces parlementaires dans leur lettre. Pour le moment, l'UE tente tant bien que mal de cacher ses divergences mais elles pourraient refaire surface si aucun accord n'est trouvé sur la question avant le début de l'Assemblée générale des Nations-Unies. L'Etat hébreu, pour sa part, s'en remet au véto américain au Conseil de sécurité. «Malheureusement, Israël n'a pas les moyens d'empêcher que les Palestiniens demandent l'adhésion de leur Etat à l'ONU et il est impossible de les arrêter. Mais cette initiative se heurtera sans doute au refus du Conseil de sécurité et il nous restera une marge de manœuvre pour négocier», a déclaré à la radio publique israélienne le ministre Yossi Peled, du parti Likoud. Selon un communiqué de la Maison Blanche, Barack Obama doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au cours de la semaine avant son discours à la tribune des Nations-Unies vendredi prochain.