L'intensification des craintes d'un défaut de la Grèce crée un affolement général autour des banques. De son côté, la Bourse de Paris s'écroule. Début de semaine particulièrement morose sur la Bourse parisienne. Quelques minutes après l'ouverture, le CAC 40 efface 2 ans et demi de gains plombés essentiellement par une possible dégradation des notes des banques françaises par Moody's. L'indice phare de la place parisienne affiche, donc, un plongeon de 4,78% à 2.832,49 points, soit son niveau d'avril 2009, période de la crise mondiale des subprimes. Une chute emmenée par les valeurs financières qui représentent 14 % de l'indice CAC 40, et qui atteint plus de 5 % dans le sillage de l'inquiétude provoquée par l'annonce de l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard. Sur le front des valeurs, le secteur financier était en pleine tourmente. La défiance envers les banques françaises est ainsi de plus en plus attisée par la menace d'une dégradation de leur note par l'agence de notation Moody's. A Paris, il chute de plus de 10 %. Une tendance qui règne sur toutes les places européennes, l'indice Euro Stoxx bancaire qui comprend 33 valeurs de la zone euro a, en effet, plongé de plus de 7 %. Plus forte chute du CAC 40, BNP Paribas décroche de 12,99 %, suivi de Société Générale (-8,74 %), Crédit Agricole (-8,46 %) et Axa (-7,44 %). Un peu plus loin, Natixis recule de 5,53 %. De son côté, EDF (-5,28 %) accentue son repli après l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard et qui a fait un mort et quatre blessés, dont un grave, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le CAC 40 avait déjà dégringolé de 3,60 % vendredi après avoir réagi aux propos de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et à la démission de Jürgen Stark, l'économiste en chef de la BCE. La situation de la Grèce étant de plus en plus incertaine, un responsable du gouvernement aurait ouvertement évoqué l'hypothèse d'un défaut pur et simple, ce qui risque de menacer les autres pays européens, à savoir l'Irlande et le Portugal, mais aussi l'Espagne et l'Italie. Or, les banques européennes, françaises pour la plupart, sont gorgées de titres des pays du Sud de l'Europe. La Société Générale, particulièrement secouée depuis le début des turbulences boursières, a été obligée d'annoncer lundi matin un plan d'économies avec suppression d'emplois à la clef. La semaine dernière, Christine Lagarde avait également déclaré que les banques européennes avaient besoin d'être re-capitalisées. Elle avait aussi réaffirmé que des différences d'analyses sur la situation des banques européennes pourraient persister entre les services du FMI et ses partenaires européens. Le rapport sur la stabilité financière de l'institution internationale, qui devrait être publié fin septembre, est très attendu. Une version préliminaire, qui a fuité dans la presse, fait état d'un besoin de capitalisation de 200 milliards d'euros pour les banques européennes. La démission-surprise du chef économiste allemand de la BCE, Jürgen Stark, officiellement pour raisons personnelles, contribue sans doute au mouvement de défiance. Celui-ci est connu pour son opposition farouche au programme de rachat d'obligations espagnoles et italiennes, pourtant indispensable pour éviter une explosion du coût de leur dette. La défiance envers les banques françaises est ainsi de plus en plus attisée par la menace d'une dégradation de leur note par l'agence de notation Moody's, qui doit en achever l'examen à la mi-septembre. Le 15 juin dernier, l'agence de notation avait en effet indiqué avoir placé BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale sous surveillance avec une perspective négative, se donnant trois mois pour l'examen de leurs notes. (Avec Agences)