La crise libyenne est en train d'empirer la situation sécuritaire au Sahel. Durant la conférence internationale d'Alger sur la sécurité dans les pays du Sahel, les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger ont qualifié la Libye de « poudrière ». Dans une région vulnérable comme le Sahel, ignorer les nouvelles menaces sécuritaires, c'est ne pas prendre la mesure de imminences et la gravité. « Au lendemain de la chute du régime Kadhafi, le trafic d'armes prolifère de plus belle, les travailleurs migrants retournent au bercail et les mercenaires reprennent leurs activités contrebandières et terroristes ». C'est le constat fait à la conférence internationale d'Alger sur la sécurité dans les pays du Sahel, tenue mercredi. Mohamed Bazoum, ministre nigérien des Affaires étrangères a confirmé l'existence de deux problèmes au Sahel provoqués par la situation en Libye : une insécurité de plus en plus grave et une pauvreté endémique. De plus, condamné par la présence de l'AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique), le tourisme, une des ressources les plus importantes de la région, est aujourd'hui en nette régression. Le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maïga, craint, tout comme son homologue Bazoum, « l'incapacité de la région à intégrer ou réintégrer quelque 20 000 migrants dans des zones à la base très pauvres… » Ainsi, à l'unanimité, les intervenants de la conférence ont déduit que les trois problèmes principaux du Sahel sont le terrorisme, la pauvreté et l'immigration clandestine. Pour ce qui est des solutions proposées par les ministres des Affaires étrangères, ainsi qu'une quarantaine de délégations étrangères, la priorité est tournée vers la jeunesse. D'après le ministre des Affaires étrangères mauritanien, Hamadi Ould Hamadi, «il est primordial de préserver la jeunesse de la région afin d'empêcher AQMI de les enrôler ». Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays se sont, entre autres, mutuellement lancé la balle. Chacun a invité son homologue à être plus vigilant et à multiplier les actions concrètes. Pour sa part, l'Algérie qui connaît une recrudescence des attentats terroristes, « est prête à travailler avec le prochain gouvernement libyen », a indiqué le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel. Le Sahel, rappelons-le, a profité de plusieurs programmes d'aide. Celle de l'Union européenne a été évaluée à 650 millions d'euros. Malgré le ton rassurant de la délégation américaine concernant la chute libre du nombre des membres d' AQMI, ces derniers sont sortis plus déterminés et renforcés de cette crise libyenne. Aucun article en relation !