L'Arab Petroleum Investments Corporation (APICORP) et la Samir viennent de signer une nouvelle convention portant sur l'importation de produits pétroliers destinés au raffinage, pour un montant de 361 millions de dirhams. La convention permettra au groupe de se conformer aux principes de la Charia pour l'achat de ses produits. La Samir vient de signer une convention avec Arab Petroleum Investments Corporation (APICORP) pour un montant de 361 millions de dirhams (45 millions de dollars). Cette convention permettra à la compagnie marocaine de financer l'achat de produits pétroliers destinés au raffinage en se conformant aux principes de la Charia. « Ce contrat de type Murabaha a été signé le 27 août dernier », nous révèle Jean-François Adelle, associé Banque Finance chez JeantetAssociés, un cabinet de conseil français qui a accompagné l'opération. De son côté, Arab Petroleum Investisments Corporation intervient comme arrangeur et seul financier dans ce financement revolving consenti à la Samir. Conformément aux principes de la Murabaha, APICORP achètera les produits pétroliers convenus auprès de fournisseurs de la Samir préalablement agréés et les revendra immédiatement à Samir, moyennant un prix payable à terme et constitué du prix d'achat et d'une marge : «Ce contrat est d'une durée d'un an. Il porte sur deux opérations d'importation de produits pétroliers d'un montant total de 45 millions de dollars. Une opération ayant déjà été réalisée mercredi, la deuxième se déroulera la semaine prochaine», nous confie Benaddou Idrissi Jamal, directeur Finances & Trésorerie à la Samir. «Le remboursement se fera dans les trois mois suivant les dates des deux opérations et sera constitué du prix d'achat et d'une marge», nous explique ce denier. Une marge qui sera calculée par référence au LIBOR, un taux de référence pour les prêts interbancaires sur la place de Londres. Cela dit, dans le cadre d'un contrat Murabaha, la banque islamique a tout intérêt à vouloir se protéger du risque que le client n'honore pas ses engagements en exigeant un Rahn (caution) et/ou kafâla (garantie) et elle peut proposer à son client des formules de Takâful (assurance mutuelle islamique). En conséquence, « il est demandé à la Samir d'en contracter une (moyennant une charge supplémentaire pour la compagnie, ndlr) », nous précise Jean-François Adelle. Ce dernier nous révèle également que cette opération de finance islamique serait la première du genre qui serait conseillée par son cabinet : « Il y a eu beaucoup de travaux pour acclimater la loi française à la finance islamique. Et aujourd'hui, il est possible que la France accueille ce genre d'opération. Cependant, peu d'opérations ont été initiées ». Pour la Samir, il ne s'agit pas de la première convention signée dans le cadre du financement islamique. La société recourt depuis des années à ce type de financement avec comme partenaires des banques étrangères telles que la Banque islamique de développement (BID) ou BNP Paribas. Mais, ce serait la première opération en partenariat avec Arab Petroleum Investments Corporation qui en serait, elle-même, à son premier essai au Maroc, un pays non producteur de pétrole. Selon Jean-François Adelle, ceci montrerait la volonté de cette banque de se positionner sur un marché marocain prometteur. Une volonté clairement affichée du côté du cabinet de conseil qui a ouvert depuis un an et demi déjà un bureau au Maroc et qui compte parmi ses clients de grandes banques, telles Attijariwafa Bank, BMCI en encore la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). L'Arab Petroleum Investments Corporation est une institution financière intergouvernementale arabe établie au Golfe (Arabie Saoudite-Bahreïn) créée notamment en 1975 par l'OAPEP et dédiée au financement du développement de l'industrie énergétique des pays arabes. Spécialisée à ce titre dans le financement de la chaîne de valeur énergétique, APICORP compte parmi les principaux acteurs de ce secteur où elle intervient dans des opérations de dette, conventionnelle ou islamique, de prises de participations et comme conseil financier.