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L'athlétisme national hors course
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 09 - 2011

Infructueux à Berlin en 2009, les athlètes marocains sont une nouvelle fois rentrés bredouilles des Championnats du monde de Daegu. Les 19 participants à cette compétition n'ont remporté aucune médaille, ce qui met à nu la politique menée jusqu'ici par la FRMA. La préparation des athlètes s'est faite dans la confusion totale et les podiums ne sont désormais plus qu'un lointain souvenir.
Les deux derniers Championnats du monde d'athlétisme de Berlin en 2009 et Daegu en 2011 resteront comme les plus mauvais souvenirs pour les athlètes marocains. Une participation bien en deçà des ambitions et des attentes des responsables de la commission technique nationale. Les déceptions se sont multipliées depuis plusieurs années avec des scandales de dopage et des échecs à répétitions et ces Championnats 2011 ne sont que le fruit de ces dérapages et ces faux pas. Depuis la retraite des grandes stars de l'athlétisme national, Said Aouita, Khakid Skah, Nawal Moutawakil, Hicham El Guerrouj, Nezha Bidouane, Brahim Boutayab, Khalid Boulami, Zahra Ouaziz, entre autres, l'athlétisme national a chuté d'une manière vertigineuse qui inquiète bon nombre d'observateurs.
«J'ai supplié les responsables de la fédération d'autoriser mon entraîneur à m'accompagner à Daegu mais ma demande a été catégoriquement rejetée».
Yahya Berrabeh.
Et pourtant, l'optimisme béat tant du président de la fédération Abdeslam Ahizoune que du ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat avant le coup d'envoi a fait croire que tout baignait dans l'huile et que le Maroc était assuré de monter sur le podium. Mais au fil des courses et des autres épreuves, les déceptions ont fleuri.
«Nous n'avons pas été à la hauteur de nos ambitions», regrette Khouya Ali, ancien responsable du suivi des athlètes. Depuis Helsinki en 1983, le Maroc, à de rares exceptions près, a toujours été présent sur les podiums. Mais depuis 2009 à Berlin, c'est la catastrophe. Et pourtant, la fédération a mis tous les moyens, financiers, humains et techniques pour que les athlètes soient prêts pour cette compétition.
Pour Khouya Ali, la motivation a manqué aux athlètes dont la plupart n'étaient pas accompagnés de leurs entraîneurs. «Je pense que c'est une erreur qui incombe à la commission technique, voire à la fédération qui a préféré envoyer à Daegu des agents administratifs à la place des techniciens. Il a manqué à nos athlètes une bonne préparation psychologique avant les courses et un entourage qui aurait pu les aider mentalement et tactiquement». Le même constat est dressé par l'ancien champion olympique Khalid Skah : «Oui, effectivement, cela a été une erreur de ne pas avoir envoyé les entraîneurs des athlètes à Daegu, explique-t-il. Ils auraient été d'un grand soutien dans leur préparation avant les courses. Une athlète comme Halima Hachlaf a subi une grande pression de la part de la commission technique et elle a mal géré ses courses. Quant à Amine Laalou, il a fait preuve d'amateurisme, en dépit de ses capacités. C'est, pourtant un garçon qui a disputé cinq Championnats du monde et qui était censé avoir gagné en maturité et en expérience mais il a perdu tout contrôle de lui -même. Avec une bonne préparation mentale , il serait monté sur le podium du 1500 m. C'est la chasse gardée des athlètes marocains. Elle ne l'est plus , malheureusement. Moi , je dirais qu'on a aussi manqué de chance. Il ne faut pas trop critiquer ces jeunes dont certains sont à leur premier championnat du monde. Il faut leur laisser du temps et juste retenir les leçons de Daegu».
« Aujourd'hui de véritables analphabètes gèrent le sport au Maroc, je dis bien des analphabètes ! »
Aziz Daouda.
De toute évidence, la plus grande déception est venue de ces deux athlètes, Amine Laalou ( 1500m) et Halima Hachlaf ( 800m) qui ont abandonné en demi -finale de manière tout à fait incompréhensible. «J'ai été bousculée par derrière», a déclaré Halima. Une explication assez évasive tandis qu' Amine Laalou s'est dit surpris par son échec sur cette distance qui a toujours été l'apanage des Marocains, en particulier Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj.
Ces derniers n'en revenaient pas après «l'échec enfantin» de l'espoir marocain. «L'élimination d'Amine Laalou en demi-finale du 1500 m est injustifiée, alors qu'il dispose de tous les atouts d'un champion», a souligné Saïd Aouita, l'ex-champion olympique et du monde (5000 m). «Laalou demeure un grand champion, disposant d'énormes qualités physiques et techniques et auteur de bonnes performances mais son maillon faible est sa nervosité et le manque d'intelligence dans la négociation de chaque course comme il se doit, comme c'était le cas lors du meeting de Rabat».
Quant à Hicham El Guerrouj, sont analyse est on ne peut plus claire : «L'échec d'Amine Laalou de poinçonner son billet pour la finale du 1500 m constitue une grande déception pour lui et pour le public marocain, alors qu'il était grand favori pour monter sur le podium ,»a déclaré l'ancien champion olympique et du monde. «C'était digne d'un amateur lui qui avait déjà participé à cinq Championnats du monde et gagné amplement en maturité. Il est resté en queue, sans prendre l'initiative. Laalou devait éviter de tomber dans le piège du rythme lent de sa série, ce qui a mis tous les athlètes à pied d'égalité et négocier, ainsi, la course avec intelligence pour pallier à toute surprise», a-t-il poursuivi.
L'absence de techniciens moins contestés que Abdelkader Kada, Ayoub Mendili et Hamou Boukili aurait certainement facilité la tâche des athlètes. Certains le confirmeront comme Hamid Ezzine, entré 9e du 3.000 m steeple. Un résultat qu'il qualifie de «positif» vu les circonstances désastreuses dans lesquelles il s'est préparé pour ces joutes sans le soutien de la fédération.
De son côté, le sauteur en longueur Yahya Berrabeh, qui en était à sa 5e participation aux Mondiaux, a pris la 4e place de cette épreuve technique, en l'absence de son coach Abdeljalil Ben Cheikh. Berrabeh a exprimé son mécontentement vis-à-vis des responsables de la FRMA. «J'ai supplié les responsables de la fédération d'autoriser mon entraîneur à m'accompagner à Daegu car il m'aurait sûrement aidé par ses consignes et remarques, mais ma demande a été catégoriquement rejetée». Quant à Iguider, il a tiré, par la même occasion, la sonnette d'alarme : «L'athlétisme national est en régression constante et il faut le sauver avant qu'il ne soit trop tard», a -t-il lancé.
Trois athlètes ont pu réaliser de «bons» résultats en l'absence de leurs entraîneurs, alors que d'autres se sont préparés pour les Mondiaux coréens seuls, à leur charge et loin du groupe en partance pour Daegu. Autre constat amer de Khouya Ali et Khalid Skah, c'est l'erreur commise par la DTN d'avoir aligné Malika Akkaoui sur le 1500 m au lieu du 800m où elle excelle. «Malika Akkaoui aurait dû être alignée sur le 800 m et non le 1500m car cette dernière distance a un environnement à part, regrettent les deux techniciens. On l'a certainement privée d'une médaille». Aziz Daouda, autre spécialiste de la discipline, ancien membre de la commission technique, s'est épanché sur les ondes de Radio Mars : «On a fait fausse route. Il faut rapidement corriger les choses dès aujourd'hui. Il faut une action qui relance la machine. Les athlètes qui ont couru aujourd'hui sont les mêmes qui ont au moins 3, 4 ou 5 participations aux Championnats du monde. Ce sont des gens qui savent comment préparer un championnat du monde. Les entraîneurs qui les accompagnent sont exactement les mêmes qu'il y a 10 ou 15 ans. Ce sont eux qui ont connu la gloire d'El Guerrouj, la gloire de Nezha Bidouane ou encore celle de Salah Hissou», a déclaré Daouda. Son coup de gueule porte sur ce qui se passe à la fédération. «La seule chose qui a changé c'est la fédération, c'est la gestion. On a cassé la machine. On ne peut pas s'aventurer à gérer un domaine qu'on ne comprend pas du tout. Ce n'est pas n'importe quel novice qui doit gérer le sport, aujourd'hui des véritables analphabètes gèrent le sport au Maroc, je dis bien des analphabètes !», dénonce Aziz Daouda.
Aujourd'hui , l'heure est au bilan, un bilan , bien sûr négatif et ce sont pas les propos rassurant de Abdelkader Kada qui y changeront quelque chose. «Il faut un diagnostic sur tous les plans, propose Khouya Ali. Tous les animateurs de l'athlétisme, qu'ils soient à la fédération ou en dehors doivent faire table rase sur le passé et faire une synthèse de la situation. Il faut corriger les erreurs car nous représentons un seul pays, un seul drapeau et un seul hymne national. Autant le faire maintenant avant les Jeux olympiques pour mieux préparer cette compétition à Londres ».
Il faut dire que l'athlétisme national a été ébranlé par de vilaine affaire de dopage, cas de Meryem Selsouli, Jamal Chatbi, Adil El Kouch et Aissa Dghoughi, qui ont été pris la main dans le sac et qui ont payé pour leur faute. Tous ont été suspendus mais c'est l'athlétisme national qui a été sali. Ifrane, la station idéale pour la préparation des athlètes ( 1 600 m d'altitude) était plus connue pour être une des plaques tournantes de trafic d'anabolisants que d'un centre d'entraînement de haut niveau. C'est un centre ouvert aux quatre vents et dont les responsables n'étaient pas très regardants sur ce qui se passait aux alentours. Pour certains observateurs, les maux sont ailleurs. La quête pour dénicher des jeunes, leur formation et leur suivi ne se font pas de manière scientifique. Comme l'a souligné Aziz Daouda, de nombreux jeunes qui avaient les compétences pour remporter des médailles ont disparu du jour au lendemain des tablettes des techniciens sans que l'on sache trop ce qui s'est passé. Triste constat.


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