Cet automne, l'Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) lance pour la deuxième année consécutive, son Fellowship Programme, qui permet à des jeunes d'aller à la découverte de nouvelles cultures. Cette année, deux Marocains figurent sur la liste des sélectionnés. L'entente mutuelle n'est pas une mince affaire. Et quand les différences culturelles entrent en ligne de compte, tout se complique davantage ! En automne 2010, l'Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) a tenté d'alléger le poids des différences en mettant sur pied son «Fellowship Program». Organisé en automne, il permet la rencontre entre des jeunes âgés entre 26 et 38 ans, en provenance de pays à majorité musulmane, aussi bien du monde arabe, d'Europe, que d'Amérique du Nord. Comme l'indique l'Alliance sur son site Internet, « les jeunes leaders en provenance de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) se rendront à New York, Washington DC, Philadelphie, Paris, Bruxelles et Londres. Quant à ceux originaires d'Europe ou d'Amérique du Nord, ils visiteront successivement le Maroc, l'Egypte et le Qatar ». L'échange est donc le maître mot du programme. Durant 15 à 18 jours, les candidats sélectionnés (entre 12 et 15) iront à la rencontre de décideurs politiques, responsables des médias, collectivités locales, ainsi que de groupes religieux au sein des pays visités. Des discussions fructueuses émaneront de ces rencontres. Le Maroc compte cette année deux ambassadeurs. Et pas des moindres ! A lire leur parcours, on constate d'emblée que la sélection a été finement menée. « Les boursiers sont sélectionnés par un processus concurrentiel à l'échelle nationale et régionale et proviennent de la politique, du monde de l'entreprise et du secteur sans but lucratif », avait annoncé d'emblée UNAOC. Sarah Zaaimi et Yassine Abdellah Boukourizia sont tous deux de grands acteurs dans la société civile marocaine, et ce depuis plusieurs années. Yassine Abdellah est expert dans le leadership et entrepreneuriat social. Il est fondateur et président de l'association « Coup de chance » pour le leadership des jeunes. Sarah Zaaimi, quant à elle, a débuté son parcours professionnel dans le journalisme avant de devenir successivement ambassadrice de la jeunesse de l'Initiative jeunesse du Moyen-Orient, ou encore membre du Comité consultatif des jeunes de la Ligue des Etats arabes. Yassine Abdellah Boukourizia, président-fondateur de l'association Coup de chance, et représentant du Maroc au Fellowship Program de l'UNAOC. « C'est la diversité qui m'a encouragé » Vous allez représenter le Maroc à la 2e édition du Fellowship Program cet automne. Qu'est-ce qui vous a encouragé à vous joindre à cette équipe multiculturelle ? C'est la diversité qui m'a encouragé à faire partie de cette équipe multiculturelle. C'est une bonne opportunité pour apprendre sur les autres cultures. Par ce mot, on entend plus précisément des idées, des habitudes, coutumes ou traditions qui sont acceptées et développées collectivement et symbolisent un sentiment d'appartenance. Joindre cette équipe multiculturelle va me permettre de travailler avec d'autres jeunes sur des questions et des thématiques qui concernent plusieurs pays. En parcourant votre biographie, on constate que le travail associatif constitue une part importante de votre vie. Que peut-il apporter à nos sociétés ? Ma contribution modeste dans le travail associatif n'est qu'une petite tentative de participer à la prospérité et au progrès de mon pays, qui m'a toujours ouvert les portes afin de me développer. Mon apport à la société s'est fait par les programmes de jeunes que j'ai conduit, et avec l'effort de plusieurs personnes qui ont fait confiance à mon expertise, expérience et à mon leadership. Les organisateurs prétendent que cette édition vient au moment opportun. Après le Printemps arabe, la nécessité d'échanges entre une «nouvelle génération de leaders» était nécessaire. Quel est votre avis là-dessus ? Les échanges entre une « nouvelles génération de leaders » sont nécessaires afin d'en savoir plus sur leurs projets, leurs espoirs et leurs craintes. Ce dialogue interculturel entre jeunes leaders va construire une véritable compréhension mutuelle qui pourra faciliter l'échange des expériences de développement et de progrès des pays arabes. Ce «Printemps arabe» est un immense espoir. Mais c'est aussi un immense défi, il peut offrir une bonne opportunité à l'échange des leaders dans une perspective de renouveau et de progrès.