Après avoir remonté la côte Est, l'ouragan Irene a frappé la ville de New York. Au total, plus d'un million et demi de personnes ont été évacuées et neuf personnes ont trouvé la mort, selon un premier bilan. Les rues de New York ont été désertées. Pas un chat devant Broadway qui attire habituellement des hordes de touristes. A l'approche d'Irene, premier gros ouragan à frapper la ville depuis un quart de siècle, la Big Apple s'est transformée en une ville fantôme : transports en commun arrêtés, aéroports fermés, magasins protégés par des panneaux en contre-plaqués. En tout, plus de 370 000 personnes ont reçu l'ordre du maire, Michael Bloomberg d'évacuer les zones inondables de la ville. Du jamais vu. Avant l'arrivée d'Irene, Michael Bloomberg n'avait pas mâché ses mots : «C'est une question de vie et de mort, n'attendez pas», avait-il martelé, craignant d'importantes inondations. 1,8 millions de foyers dans le noir Après avoir remonté la côte Est, en passant par le New Jersey et la Caroline du Nord, où plus d'un million de personnes ont été évacuées, l'ouragan Irene est arrivé samedi soir sur la ville. Des pluies torrentielles et des vents violents ont commencé à s'abattre. «Ne sortez pas dans les rues, restez chez vous ou dans les centres d'accueil», a insisté Michael Bloomberg, ajoutant qu'il était «trop tard pour partir», pour ceux qui n'avaient pas observé les consignes d'évacuation dans les zones inondables. Hier à la mi journée, 20 000 foyers étaient plongés dans le noir à New York, et l'opérateur Continental Edison prévenait déjà que le bas de Manhattan, y compris Wall Street, devait s'attendre à des coupures au fur et à mesure que les parties les plus basses de la ville seraient touchées par des inondations. Autre incident, un réacteur de la centrale nucléaire de Calvert Cliff dans le Maryland s'est mis à l'arrêt automatiquement samedi soir après qu'un transformateur a été touché par une grosse pièce d'aluminium arrachée par les vents violents. A l'heure où nous mettions sous presse, un premier bilan de l'ouragan faisait état de 1,8 million de foyers sans électricité dans les zones touchées par Irene et de neuf morts. Les autorités craignent des dégâts qui pourraient coûter entre 5 et 10 milliards de dollars, selon des estimations d'experts. Pourquoi Irene ? Pas de hasard ni de simple lubie d'un prévisionniste, la dénomination des ouragans obéit à des règles très précises. Pour l'Atlantique, le Centre national des ouragans de Miami établit six listes de prénoms annuelles, en anglais, français ou espagnol. Chaque liste contient 21 prénoms, soit un nom pour chaque lettre de l'alphabet sauf Q, U, X, Y et Z, omises parce que peu de noms débutent par ces lettres. La raison ? Les prévisionnistes se sont rendus compte qu'il était bien plus facile de communiquer au grand public les ouragans en leur donnant des noms. De 1950, date de la première attribution d'un nom humain, à 1978, les noms des ouragans étaient uniquement des noms de femmes. Puis les noms d'homme et de femme ont été donnés en alternance.