Des radios et des télévisions privées verront le jour en Mauritanie. Cinq ans après la création de la Haute autorité de la presse et de l'audiovisuel, la libéralisation des ondes est en marche. Le Maroc y est pour quelque chose. Les détails. La Mauritanie prépare sa libéralisation des ondes. Et le Maroc lui apporte son aide. L'élaboration des cahiers des charges et toute la procédure légale a été réalisée en présence d'un expert marocain envoyé par la Haute autorité à la communication audiovisuelle (HACA). Après plusieurs mois de préparation, l'appel à manifestation d'intérêt pour l'octroi de cinq licences de radios et autant de télévisions a été annoncé le 23 août à Nouakchott. « C'était une cérémonie solennelle où étaient présents plusieurs personnalités dont le ministre de la Communication », raconte Hai Bedna Ould Sidi Hiba, président de l'instance mauritanienne de la régulation des médias (HAPA). Dans des propos au Soir échos, ce dernier raconte que la collaboration avec le Maroc n'est pas récente mais date de 2006. « L'échange avec le Maroc a démarré lorsque nous avons voulu créer la haute autorité à la presse audiovisuelle en 2006. Nous nous sommes beaucoup inspirés de l'expérience marocaine », précise t-il. Ce n'est que quatre ans plus tard que la loi de la communication audiovisuelle voit le jour. « Les raisons sont politiques. La création de la HAPA a tristement coïncidé avec le coup d'Etat militaire dans notre pays, il fallait attendre l'accalmie avant de se pencher sur le projet de la loi de la communication audiovisuelle », déclare Hai Bedna Ould Sidi Haiba. Dans ce texte, deux principales différences avec la loi marocaine sur la communication audiovisuelle. Les radios associatives sont concernées par cette libéralisation des ondes, contrairement au cas marocain. Autre point de dissemblance : c'est le ministère de la Communication qui octroie les licences. « La HAPA étudie les dossiers et les soumet au ministère de la Communication qui décide quels sont les projets les plus méritants », avise le président de la HAPA. Cette instance de régulation mauritanienne a-t-elle donc un rôle purement consultatif ? « C'est vrai que c'est le ministère de la Communication qui octroie les licences mais l'avis de la haute autorité est incontournable », précise-t-il. La loi de la Communication audiovisuelle est basée sur une configuration tripartite. Il y a trois acteurs concernés, la HAPA n'est pas le seul maître à bord. L'organisation internationale de la francophonie (OIF) et le ministère de la Communication sont également dans le navire. L'appel à manifestation d'intérêt sera lancé le 5 septembre et les opérateurs audiovisuels auront jusqu'à fin septembre pour déposer leur candidature. Le verdict devrait tomber un mois et demi plus tard. «L'échange avec le Maroc a démarré lorsque nous avons voulu créer la haute autorité à la presse audiovisuelle en 2006. Nous nous sommes beaucoup inspiré de l'expérience marocaine». Hai Bedna Ould Sidi Haiba, président de la Haute autorité de la presse et de l'audiovisuel. L'expert de la HACA sera présent aux délibérations. Cette libéralisation des ondes en Mauritanie est quelque part le bébé du Maroc. « Oui c'est vrai, c'est le fruit d'une étroite collaboration entre le Maroc et la Mauritanie », avoue Hai Bedna Ould Sidi Hiba. Dans un premier temps, les radios et télévisions pourront émettre sur l'ensemble du territoire. Compte tenu du très faible revenu par habitant en Mauritanie, l'Etat est décidé à aider les opérateurs radio et télé et vient de créer une société de diffusion qui offrira, dans un premier temps, des antennes relais gratuitement. Le marché publicitaire en Mauritanie est très maigre : il représente deux milliards d'ougiya ce qui est l'équivalent de 60 millions de dirhams contre 200 millions de dirhams au Maroc. Avec cette situation la Mauritanie ambitionne d'avoir au moins trois télévisions privées. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y aura plus de radios que de télévisions.