Mercredi dernier, un violent orage accompagné de pluies diluviennes a causé la mort de deux personnes dans la région de Khénifra. Alerte de la Direction de la météorologie: de nouveaux orages peuvent apparaître. Le pire est encore à craindre. Un violent orage accompagné de pluies diluviennes a éclaté mercredi dernier, en fin d'après -midi dans la ville de Khénifra. Les crues ont causé des dégâts humains et matériels importants. Officiellement, on déplore une seule victime, une femme. Or, le bureau de l'AMDH à Khénifra parle de deux décès. « Une femme et une petite fille sont mortes suite à cet orage. C'était très violent. En une demi -heure, l'eau a submergé tous les quartiers de la ville», confie Omar Rachidi, membre du bureau de l'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme) à Khénifra. La première victime, âgée de près de 39 ans, a été emportée par les crues dans la rue Okba Bnou Nafi, précisent les autorités locales, citées par l'Agence Map. La même source ajoute que le corps de la femme a été retrouvé à environ 200 mètres du lieu du drame. «Les opérations de recherche du cadavre de la deuxième victime, menées par les éléments de la protection civile et les autorités locales, se sont poursuivies jusqu'à minuit», poursuit Omar Rachidi,…mais en vain. Les équipes mobilisées ont également mené des opérations d'épuisement des eaux et de curage de la boue dans les zones touchées. Selon l'AMDH, plusieurs maisons ont été submergées par l'eau et la boue. Au total, 141 maisons, dans les différents quartiers de la ville notamment quartiers de Hamriya, Asaka, Ali Bouchi, Lamsala et El Hassan. De même, les avenues Mohammed V et El Massira ont été englouties par les flots et la boue. Les locaux commerciaux n'ont pas été épargnés. Une quinzaine de locaux commerciaux ont été touchés. «Certes, les maisons ont été submergées par les eaux mais aucune d'elles n'a été détruite. Ce sont les locaux commerciaux qui ont subi le plus de dommages. Ils ont pris un sérieux coup», déplore le militant de l'AMDH, qui constate que les infrastructures ont été fortement endommagées. Des infrastructures à l'origine dont un désastreux. D'où la colère des habitants dont certains parlent d'une marche vers Rabat pour dénoncer la marginalisation dont la ville est victime. Jeudi matin, la ville de Khénifra a retrouvé son calme. Selon Omar Rachidi de l'AMDH, la tempête s'est calmée et la population tente de retaper ce qui a été endommagé. Pour sa part, la Direction de la météorologie nationale recommande plus de vigilance. « La stabilité du temps n'est pas synonyme d'absence de danger. Selon nos prévisions, de nouveaux orages peuvent apparaître. L'alerte est maintenue », affirme Mohamed Belouchi, de la Direction de la météorologie nationale. Et de poursuivre : « En cette période d'été, les orages sont fréquents dans le Moyen et Haut Atlas. Des cellules orageuses se développent sous formes d'averses en un temps très court. Mercredi dernier, l'orage qui a frappé Khénifra s'est produit entre 17h et 17h30mn. C'est un orage de 45 mm en moins d'une demi- heure. Normalement, ces cellules orageuses se forment dans les montagnes mais parfois elles débordent sur les régions avoisinantes ». Comment se forment ces cellules orageuses ? « L'air chaud devient plus léger en fin de journée et début de soirée. Il a tendance à remonter en altitude. Au fur et à mesure qu'il monte, il rencontre les températures négatives. Ce qui engendre le phénomène de condensation », explique Mohamed Belouchi, avant de poursuivre : « la vapeur d'eau se condense pour former ces nuages spécifiques qu'on appelle cumulo-nimbus ». La formation de ces cellules orageuses est locale. Elle ne résulte pas d'un déséquilibre météorologique. « Ce sont des orages orographiques qui éclatent dans les montagnes. Les pluies tombent en grande quantité rapidement», ajoute ce responsable. Quand le sol est incapable d'absorber l'eau, les pluies ruissellent. Ce sont les crues qui engendrent les dégâts. Et rien ne dit que c'est fini. Aucun article en relation !