La mairie de Rabat et le ministère de la Communication viennent de signer une convention de partenariat mercredi dernier à Rabat. Objectif, œuvrer à la réhabilitation progressive des salles de cinéma de la capitale. Quatre. C'est le maigre nombre de salles de cinéma toujours en activité à Rabat. Une famine du 7e art qui a d'ailleurs conduit, depuis quelques années, à un exode cinématographique massif des Rbatis vers les salles de cinéma de Casablanca, Megarama en tête. Pourquoi Rabat ne se doterait-elle pas de ses propres multiplexes ? C'est l'objectif principal de la convention de partenariat qui a été signée mercredi dernier à Rabat entre Fathallah Oualalou, maire de la capitale, et Khalid Naciri, ministre de la Communication. « Depuis 40 ans, nous avons assisté à la fermeture de plusieurs salles de cinéma », a rappelé Fathallah Oualalou. Les nostalgiques se souviennent des après-midi passées dans des salles de cinéma aujourd'hui fermées (sept au total) comme le Colisée, Renaissance ou le Zahwa, mais aussi des plus anciennes qui ont été détruites (cinq), comme Marignan, Agdal ou encore Al Mansour. La capitale passera ainsi du néant cinématographique à une profusion d'occasions de s'en prendre pleins les yeux et le cœur. Face à cette débandade cinématographique, due notamment au tsunami de DVD qui se vendent même aux feux rouges, il est temps d'agir. Khalid Naciri a d'ailleurs réitéré sa volonté de « poursuivre la lutte contre le piratage et s'atteler à défendre les droits d'auteurs et autres droits y avoisinant ». Lors de la signature de cette convention, les deux signataires ont mis en évidence quatre projets de construction de multiplexes dans la capitale. Tout d'abord, c'est l'actuel cinéma 7ème Art qui va subir un lifting bien mérité en se transformant en multiplexe doté de 1 200 sièges. En plus du 7ème Art, les Rbatis (ainsi que les visiteurs de la capitale) auront le choix entre le multiplexe de la Cinémathèque marocaine (1 500 sièges), celui de Rabat Center à Agdal (1 911 sièges), et enfin le multiplexe Media City au bord du fleuve Bouregreg (1 500 sièges). « Le passage de petites salles de cinéma aux multiplexes dotés de plusieurs écrans permettra d'ajouter environ 6 000 sièges », soutient le ministre de la Communication Khalid Naciri, convaincu que toute cette effervescence entraînera « création d'emplois, entrées d'argent, et boostera l'activité commerciale ». La convention prévoit également la création d'un complexe socioculturel pour les journalistes et spécialistes des médias, au sein duquel seront également conviés les élus pour des sessions de formation en mediatraining. La capitale passera ainsi du néant cinématographique à une profusion d'occasions de s'en prendre pleins les yeux et le cœur. Comme le conclut Fathallah Oualalou, « Le cinéma est art, culture, et rencontres. Rabat, aujourd'hui capitale administrative, ambitionne de devenir également capitale culturelle. Et elle ne pourra pas le faire sans le cinéma ». Khalid Naciri, ministre de la Communication D'autres conventions de ce type seront-elles signées avec des mairies d'autres villes du pays ? Il n'y a aucune raison de ne pas le faire. Il se trouve qu'avec le conseil municipal de Rabat, il y a une certaine dynamique et un engagement évident de la part du président et de ses proches collaborateurs. Le ministère de la Communication a été tout près, et toutes les conditions étaient réunies pour se lancer dans ce processus. Mais si nous trouvons des conditions favorables ailleurs, nous aurions tort de ne pas le faire. L'initiative doit-elle nécessairement émerger des mairies ? Cela peut venir des mairies comme du ministère. Nous sommes engagés dans une démarche de réhabilitation de la culture cinématographique dans notre pays. Celle-ci a connu énormément de régressions au cours des dernières années, avec beaucoup de fermetures de salles de cinéma. Les causes sont-elles uniquement à chercher du côté du piratage ? Absolument pas. En plus du piratage, il y a également la responsabilité des responsables de salles, le contexte général, et le cinéma a connu un certain retour en arrière, parce qu'il a été remplacé par la télévision. Donc c'est un ensemble de facteurs qui en sont la cause. Maintenant, tout le monde est en train de se rendre compte qu'on ne peut pas se contenter d'assister les bras croisés à cette dégradation. Il faut remonter la pente !