La baisse de la devise européenne affecte l'évolution de la monnaie nationale eu égard au poids important de l'euro dans le panier des devises. Des impacts sur la compétitivité marocaine sont à prévoir. Ça va mal, très mal, pour les devises. De l'euro au dollar, de la Grèce aux Etats- Unis. La crise de la dette souveraine ébranle les fondations même des systèmes économiques et financiers les plus solides. De son côté, la monnaie nationale continue de subir les fluctuations des deux devises en raison du poids important dont bénéficient celles-ci dans le panier de devises qui oriente les décisions des autorités monétaires dans la fixation du cours du dirham. Selon la revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière du mois de juillet fraîchement publiée par Bank Al-Maghrib, le dirham a enregistré en juillet 2011 une appréciation mensuelle de 0,13% en moyenne par rapport à l'euro. En revanche, la monnaie nationale s'est dépréciée de 0,65 % vis-à-vis du dollar américain, de 2,02% face au yen japonais et de 0,17% à l'égard de la livre sterling. Pour cause, sur les marchés de change internationaux, et à l'inverse de la tendance enregistrée le mois précédent, l'euro s'est légèrement déprécié en juillet 2011 par rapport au dollar. La devise européenne a été affectée par «la dégradation de la situation des finances publiques de la Grèce et par l'accentuation du risque de contagion vers les autres pays périphériques», relèvent les analystes de Bank Al-Maghrib. Ainsi, la monnaie unique européenne a atteint le 12 juillet 2011, son plus bas niveau du mois, soit 1,39 dollar pour un euro et s'est établie en moyenne mensuelle à 1,43 dollar pour un euro contre 1,44 dollar le mois précédent. Elle s'est, ainsi, dépréciée de 0,8 % par rapport au dollar, de 0,4 % vis-à-vis de la livre sterling et de 2,2% contre le yen japonais. L'appréciation du dirham contre l'euro aurait certainement des impacts majeurs sur l'économie marocaine. En effet, celle-ci risque de «pénaliser fortement la compétitivité du potentiel exportateur du Maroc», estiment les analystes de la place. Notamment vis-à-vis des pays concurrents du périmètre méditerranéen. Face à cela, une modération de la politique de change est remise en cause. Rappelons au passage que le FMI, dans son dernier rapport, a fait remarque d'une certaine érosion de la compétitivité extérieure de l'économie marocaine. Il avait ainsi émis des recommandations selon lesquelles un régime de taux de change flexible et la poursuite de réformes structurelles contribueraient à soutenir la compétitivité marocaine. Une démarche qui devrait améliorer l'intégration du secteur financier national dans la dynamique des marchés financiers internationaux. Dans ce sillage, Bank Al-Maghrib dresse les dernières statistiques concernant les transactions sur le marché de devises. S'agissant du marché des changes national en juin 2011, le volume moyen des opérations d'achat et de vente de devises contre dirhams, au niveau du compartiment interbancaire, a enregistré une augmentation de 3,6% par rapport à la même période de l'année 2010, s'établissant à 10,7 milliards de dirhams. De même, le volume moyen des ventes de devises par Bank Al-Maghrib aux banques a marqué une hausse, passant de près 2,4 milliards à 4,7 milliards de dirhams. S'agissant des opérations d'arbitrage, réalisées par les banques avec leurs correspondants étrangers, elles se sont élevées à 174,8 milliards de dirhams en moyenne, au lieu de 88,9 milliards.