La date du 25 novembre retenue pour la tenue des législatives anticipées ne trouve pas grâce aux yeux du RNI. Le président de ce dernier multiplie les sorties pour la dénoncer, allant jusqu'à crier à l'incompatibilité entre ce choix et sa propre candidature aux élections. Qu'en est-il ? Les détails. Se présentera, ne se présentera pas aux législatives anticipées ? C'est la question qui revient sur les langues de bien d'hommes politiques concernant Salaheddine Mezouar, le ministre de l'Economie et des Finances, mais surtout le président du Rassemblement national des indépendants. Dans deux sorties médiatiques parfaitement orchestrées sur les colonnes de l'Economiste et de Assabah d'hier, le charismatique homme politique a laissé entendre qu'il ne se porterait pas candidat au prochain scrutin, affirmant qu'il serait pratiquement impossible de gérer à la fois une potentielle candidature et la préparation, toujours en cours, du projet de loi de Finances à laquelle il doit, en tant que ministre au sein d'un gouvernement toujours sous mandat, s'atteler. Une position somme toute logique et qui aurait été tout à l'honneur de Mezouar. Mais c'est ignorer l'objectif réel de cette sortie qui se voulait, en fait, un sympathique coup de gueule contre la date retenue pour les législatives anticipées, soit le 25 novembre prochain. Contacté par le Soir échos, des sources au sein du parti écartent d'ailleurs toute possibilité d'abstention de Mezouar de ce scrutin. «A aucun moment Mezouar n'a dit qu'il ne se représenterait pas aux prochaines élections. C'est une mauvaise lecture des propos du président. En revanche, il a tout simplement déploré le choix de la date du 25 novembre puisqu'elle coïncide avec l'examen au Parlement du projet du budget de 2012 et que ça le gênerait dans la gestion de sa propre campagne électorale et celles des autres candidats du RNI, sachant qu'étant président du RNI, il a l'obligation de les soutenir par une présence active et physique, dans les quatre coins du royaume», expliquent les mêmes sources. Mieux encore, le président du RNI serait même en train de choisir la ville où il compte se porter candidat. Il aurait le choix entre Casablanca, Tanger ou Meknès. «C'est juste une question de temps en attendant de recevoir certaines données à même de l'aider à prendre sa décision», avancent les mêmes sources. Et d'ajouter que «le propre de l'homme politique est de se présenter aux élections et d'acquérir la légitimité populaire». Salaheddine Mezaour en a d'ailleurs grandement besoin pour asseoir définitivement son pouvoir au RNI et mettre en sourdine certaines informations sur un éventuel retour de Mustapha Mansouri aux commandes du parti, ou celles pariant sur Aziz Akhennouch à la présidence du RNI. C'est dire l'importance que revêt les prochaines législatives pour l'avenir politique de Salaheddine Mezouar et ses ambitions (légitimes mais non avouées) d'occuper la présidence du prochain gouvernement. En attendant le prochain scrutin, le RNI ne s'est pas rangé aux côtés du ministère de l'Intérieur. Pour une fois. La date du 25 novembre officialisée par la département de Taieb Cherkaoui n'a pas trouvé grâce aux yeux de cette formation. Le comité exécutif du RNI devait se réunir mercredi après-midi en vue d'exprimer son opposition à la date du 25 novembre. Pour le RNI, les législatives anticipées doivent se tenir fin octobre. Fait marquant, Salaheddine Mezouar était à la réunion de lundi entre le ministre de l'Intérieur et les partis, mais c'est Rachid Talbi Alami qui y a représenté le RNI. Mezouar aura donc attendu que l'accord soit établi pour le contester. Mais sur ce point, il semble que le RNI risque de mener cette campagne sans le soutien de son allié, l'Union constitutionnelle. Dans des déclarations au Soir échos, Mohamed Labied dit comprendre «la protestation de Mezouar» mais assure que «la date du 25 novembre est arrêtée. Certes, ce choix défavorise le RNI et son président, mais il est le fruit d'un consensus. Et qui dit consensus dit concessions et sacrifices».