Les détenus de la salafia, leurs familles et proches attendent avec impatience une grâce royale à l'occasion de la fête du Trône. Certains de leurs défenseurs sont optimistes. D'autres le sont nettement moins. Y aura-t-il des grâces royales au profit des salafistes encore en détention à l'occasion de la fête du Trône ? C'est la question qui revient à la veille de chaque 30 juillet. A la différence près que, cette année, elle se fait de plus en plus insistante. La libération, le 14 avril dernier, de 96 prisonniers mis en cause dans les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca a nettement relancé les attentes des familles de mettre un terme à l'incarcération de leurs proches. L'espoir demeure néanmoins fragile. «Nous attendons, avec une attention bien particulière, la libération des détenus salafistes. Nous sommes optimistes quant à la perspective de voire une liste de 160 à 186 personnes de cette mouvance sortir des prisons », nous confie, avec enthousiasme, Mohamed Hakiki, le directeur exécutif du Forum Al Karama, proche du PJD. Et d'ajouter : « La première vague de prisonniers libérés était prévue le lundi 25 juillet, mais finalement rien ne s'est passé. Maintenant, on nous a dit que l'opération pourrait avoir lieu le vendredi. Nous attendons ce jour avec impatience ». A la question de savoir si le Forum Al Karama a reçu des assurances de la part d'une partie officielle affirmant la perspective de libération de salafistes lors de la fête du Trône, Hakiki répond par l'affirmative. Et de préciser : « C'est Mohamed Sebbar, le secrétaire général du CNDH, qui nous a informés de la possibilité des grâces royales au profit des salafistes mais sans donner plus de détail. «C'est Mohamed Sebbar, le secrétaire général du CNDH, qui nous a informés de la possibilité des grâces royales au profit des salafistes, mais sans donner plus de détail. L'obligation de réserve l'a sûrement empêché de nous en dire plus». Mohamed Hakiki du Forum Al Karama L'obligation de réserve l'a sûrement empêché de nous en dire plus». Notre interlocuteur souligne que « contrairement aux détenus de droit commun, ces grâces ne sont pas liées à la commémoration d'une fête religieuse ou nationale, mais elle peuvent être effectuées à n'importe quel moment de l'année. D'ailleurs, l'antécédent du 14 avril dernier est là pour corroborer mes propos». «C'est Mohamed Sebbar, le secrétaire général du CNDH, qui nous a informés de la possibilité des grâces royales au profit des salafistes, mais sans donner plus de détail. L'obligation de réserve l'a sûrement empêché de nous en dire plus». Mohamed Hakiki du Forum Al Karama L'obligation de réserve l'a sûrement empêché de nous en dire plus». Notre interlocuteur souligne que « contrairement aux détenus de droit commun, ces grâces ne sont pas liées à la commémoration d'une fête religieuse ou nationale, mais elle peuvent être effectuées à n'importe quel moment de l'année. D'ailleurs, l'antécédent du 14 avril dernier est là pour corroborer mes propos». Au fil de la discussion, notre interlocuteur modère son optimisme. Le non-respect des clauses de l'accord du 25 mars entre le CNDH et des ONG et notamment les accrochages entre les autorités et des détenus islamistes incarcérés à la prison de Salé, en sont d'ailleurs les principales causes. Sur ce dernier point, Mohamed Hakiki déclare qu'« au lendemain de ce triste événement, nous avons compris que les grâces en faveur de cette catégorie de prisonniers peuvent être retardées, mais en aucun cas annulées ». Si le directeur exécutif du Forum Al Karam, dans l'ensemble, est optimiste, l'avocat Taoufiq Moussaïf, connu pour sa proximité avec la mouvance salafiste, est plutôt pessimiste. « Je ne crois pas qu'il y aura des grâces au profit des islamistes. L'attentat d'Argana du 28 avril et le non-respect de l'accord du 25 mars ont nettement fléchi la balance au profit des sécuritaires hostiles à la libération des salafistes ». Et de citer en exemple le durcissement des conditions d'incarcération des salafistes dans le sillage des incidents de Salé du 16 mai dernier. Les deux jours qui nous séparent de la fête du Trône sont cruciaux pour la suite de ce dossier. Des politiques expliquent, d'ailleurs, que l'adoption de la nouvelle Constitution nécessite, comme mesure d'accompagnement, le lancement d'initiatives dites de confiance. Gracier une partie de presque 800 salafistes encore en détention en serait une.