Aucune solution définitive n'a été trouvée lors du sommet extraordinaire de Bruxelles pour sortir l'Europe toute entière de la crise. Certes, un dispositif économique a été mis en place soutenir la Grèce de la crise, mais le problème de la dette des Etats européens reste encore à solutionner. Jeudi dernier à Bruxelles, les Etats membre de l'U.E. se sont mis d'accord pour une nouvelle levée de fonds pour sortir temporairement la Grèce de la crise. Ainsi, 158 milliards d'euros sont venus s'ajouter aux 110 milliards octroyés en mai 2010 à Athènes lors du premier plan de sauvetage européen. Le financement de cette seconde levée de fonds sera supporté pour la majeure partie par l'Europe et le FMI, qui en assumeront 109 milliards, le reste sera financé par les investisseurs privés. Si le risque d'un défaut de paiement est toujours à l'ordre du jour, les autorités se veulent rassurantes et le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a affirmé que le plan d'aide n'engendrerait pas un «événement de crédit», c'est- à- dire l'activation des contrats d'assurance contre le risque de défaillance des pays. C'est d'ailleurs ce type de spéculation qui a précipité la Grèce au bord de la faillite. Et si le risque défaut de paiement annoncé venait se confirmer, ce serait une première pour un pays européen, même si les garanties sont fortes et que la durée du défaut de paiement sera de courte durée. Si le montant des fonds débloqués était l'information majeur de la décision commune de l'Union, celle d'alléger la dette grecque tout en augmentant le champ d'action du Fonds européen de stabilité financière (FESF) était aussi très attendu. Elle renforce la zone euro et fait avorter la crise de la dette qui s'annonçait à l'horizon. De fait, le taux d'intérêt pour le premier plan d'aide, qui atteignait les 4,5 % sera réduit pour ce second plan à 3,5 %, allégeant ainsi la charge de la dette grecque. La zone euro allonge aussi à l'ensemble des pays en difficulté (Grèce, Irlande et Portugal) la durée de ses prêts de 7 ans et demi les repoussant ainsi à un minimum de 15 ans. Mais les réactions autour de ce nouveau plan de sauvetage montrent que cet accord final «reporte à plus tard les deux questions fondamentales pour l'avenir de l'Europe : la lutte contre la spéculation financière et la relance économique de la zone euro», assure Ségolène Royal, candidate à la présidentielle française de 2012. Pour sa part, Nicolas Sarkozy y voit «l'amorce d'un Fonds monétaire européen», un fonds qui rachèterait les dettes des Etats en difficultés tout en éloignant les spéculateurs grâce à la puissance financière et donc à la solvabilité de ce dit fonds. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que les gouvernements européens seront amenés à travailler pour tenter de sortir durablement l'Union de sa crise historique.