Du 10 au 12 juillet, 26 représentants de l'agroalimentaire national présentent leurs produits au plus grand Salon américain de la nourriture, à Washington DC. Depuis 1955, le Fancy Food Show est le plus grand salon agroalimentaire et des produits du terroir américain, qui attire chaque année plus de 40 000 visiteurs de plus de 80 pays. Habituellement basé à New York, ce salon de l'alimentation s'est transporté cet été au Convention center de Washington DC, en attendant que les travaux de rénovation du Jacob Javits Center de New York soient terminés. Parmi les 2 400 exposants de l'édition estivale du salon, 26 exposants marocains, parrainés par le ministère du Commerce extérieur et Maroc Export, présentent les produits phares de l'alimentation nationale : couscous, safran, conserves de poissons, huile d'olives, poivrons rouges, sauces pour tagines et pour la première fois cette année, les vins des celliers de Meknès. Arrivé sur le stand marocain de 326 m2, le ministre du Commerce extérieur Abdellatif Maâzouz a fait le tour des exposants, pour s'enquérir de leurs produits, de leur façon de les présenter et de leur manière d'appréhender le marché américain. Tous sont unanimes, «pour pénétrer le marché US, il faut innover». Que ce soit dans le packaging ou dans le produit en lui-même, la concurrence est rude dans ce temple de la consommation et il faut sortir du lot. Sania (couscous) a innové dans la présentation, en créant un emballage «spécial US», coloré, direct et esthétique ; et dans la recherche, car l'entreprise expose pour la première fois cette année un couscous de riz. Chez Saimaco (poivrons rouges), les brochures de présentation des bocaux de ces petits poivrons sucrés ont clairement été pensées pour le consommateur nord-américain. Agadir Océan vend depuis 1934 des filets de maquereaux sous la marque «Papa Falcone » et se positionne, en toute humilité, comme premier exportateur mondial d'anchois aux Etats-Unis. Très graphiques, ces plaquettes attirent le client par l'image léchée et aboutie, sur papier glacé, des produits de l'entreprise. Les étiquettes sur les bocaux, dont même la forme a été repensée, sont belles et amusantes, en ligne directe avec l'esprit US qui réfléchit principalement en terme d'amusement, d'image et d'attirance. Ce que Saimaco semble également avoir compris, c'est que la société américaine est extrêmement diverse et qu'il en faut pour tout le monde, d'où le certificat «casher» posé bien en évidence sur son stand. Pour Sicopa (conserverie de câpres, poivrons, tomates confites, artichauts, etc), qui est déjà bien implantée sur le marché nord-américain, le but de ces deux jours est de trouver des clients directs (sans intermédiaires) parce qu'elle n'utilise pas encore ses propres marques ici, contrairement à Agadir Océan, qui vend depuis 1934 une marque 100 % marocaine uniquement dédiée au marché américain : les filets de maquereaux «Papa Falcone», et qui se positionne, en toute humilité, en tant que premier exportateur mondial d'anchois aux Etats-Unis. Le premier exportateur de semoule, Dari, a lui aussi évolué pour se caler sur le marché de l'Oncle Sam. Ses paquets de couscous instantané, créés en partenariat avec Tajini (sauces pour tagines), plaisent beaucoup à la diaspora marocaine installée ici et aux universités par exemple. Mais l'entreprise va continuer sur sa lancée en créant des produits à plus forte valeur ajoutée, spécialement conçus pour la clientèle US, de façon à augmenter le pourcentage américain de leur chiffre d'affaires à l'export (aujourd'hui 6% de leur CA). Abdellatif Maâzouz a fait part de sa grande satisfaction face à la bonne volonté des entreprises marocaines à s'adapter à l'énorme marché qui s'offre aujourd'hui à eux. «L'innovation dans les concepts et les packagings, l'adaptation de nos produits au consommateur américain, leur évolution en terme de qualité, le nombre croissant de jeunes entreprises qui franchissent le pas pour venir se frotter à ce marché hyper concurrentiel, surtout avec des produits «difficiles», car ethniques et inconnus sont de très bons indicateurs de la bonne santé du commerce extérieur national », s'est-il félicité. «Je remarque que l'offre marocaine se développe et que l'accompagnement de Maroc Export est réussi», a-t-il ajouté avant de nuancer ses propos face aux «problèmes de logistique dans la chaîne des produits frais, par exemple, qui n'est pas encore tout à fait calée» et qui empêche que les produits frais comme les légumes ou les agrumes marocains d'être présents au Summer Fancy Food Show . Mais «Rome ne s'est pas faite en un jour», fait justement remarquer Saâd Benabdallah, le dirigeant de Maroc export. C'est déjà bien que l'offre marocaine soit de plus en plus présente et visible sur ces salons internationaux, pour familiariser les consommateurs du monde à ce que le Maroc a à fournir de meilleur. Good job!!